mardi 11 mai 2010

Quand l'Unesco s'associe à un "dictateur" africain, les ONG voient rouge

Le prix International Unesco-Obiang Nguema Mbasogo pour la "recherche en sciences de la vie", premier du nom, devrait être remis en juin 2010 au siège de l'Unesco à Paris. Doté de trois millions d'euros, il tire son nom de l'association entre Teodoro Obian Nguema Mbasogo et l'agence de l'Onu chargée de la culture et du patrimoine.
Teodoro Obian Nguema Mbasogo dirige depuis 1979 la Guinée équatoriale, petit pays dont le pétrole est la principale ressource. Les revenus de l'exploitation pourraient permettent aux 600.000 habitants de la Guinée équatoriale d'avoir un niveau de vie correct. Ils vivent au contraire dans la pauvreté. Pour une simple raison : selon la plupart des ONG, le régime de Teodoro Obian Nguema Mbasogo, outre son côté autoritaire loin de respecter les standards démocratiques, est l'un des plus corrompus au monde. Sans surprise, il dément bien sûr ces accusations.

Teodoro Obian Nguema Mbasogo fait également partie des dirigeants africains qui ont été cités en France dans le dossier des "bien mal acquis". L'affaire a finalement été classée sans suite quand la justice française a estimé qu'elle ne pouvait poursuivre des chefs d'Etat étrangers en exercice.

"Sinistre ironie"

C'est dire si les ONG ont sauté au plafond quand elles ont appris la création du prix Unesco-Obiang Nguema Mbasogo. Vingt-huit d'entre elles viennent de se regrouper pour le dénoncer. Elles exigent notamment que l'Unesco identifie l'origine des fonds qui serviront à récompenser les vainqueurs. "Les trois millions d'euros devraient être utilisés pour l'éducation et le bien-être des Guinéens, plutôt que servir à glorifier leur président", explique par exemple EG Justice. "La sinistre ironie d'associer une récompense portant sur des travaux scientifiques destinés à améliorer la qualité de la vie humaine à un président dont les 30 ans de mandat ont été marqués par la pauvreté, la peur de son peuple et une réputation internationale de corruption gouvernementale, améneront la honte sur l'Unesco", ajoute la coalition des ONG.

Dans un premier temps, l'Unesco n'a pas souhaité commenter ces critiques.
tf1news

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