De mystérieuses affiches racistes placardées aux Andelys

Elles étaient ici et là. Scotchées sur les vitrines des magasins, accrochées sur le fronton de la mairie, agrafées sur un panneau de la gare routière, collées sur le volet de la sous-préfecture. Des dizaines d'affiches à connotation raciste ont été placardées dans la nuit de lundi à mardi aux Andelys, petite commune de l'Eure. Le message est destiné à la maire et il est signé d'"Andelysiens en colère". Un message anonyme, truffé de fautes mais aux termes sans équivoque : "Puisque tu aimes tant les nègres - dégage et emene les avec toi. Laisse les Andelys aux Français ont ne veux plus de vous. Citoyens andelysiens ne nous laissons plus envahir. Donnons à notre ville une sécurité et une joie de vivre".

Jointe par TF1 News mardi matin, Laure Daël, la maire PS des Andelys, se dit attristée et en colère. "Pour notre République, c'est une honte de s'exprimer dans ces termes et de manière anonyme", lâche cette élue PS. Et d'ajouter : "Je n'aime pas la manière dont les choses tournent..." Car ce n'est pas la première fois que la maire est visée. Mais jusqu'à présent, il s'agissait de lettres d'insultes qu'elle recevait sur son bureau de première magistrate. Pas affichées dans toute la ville, "pas diffusées à grande échelle". Combien en a-t-elle reçues ? "Beaucoup... J'ai fini par ne plus les compter...", lance Laure Daël dans un soupir. Des missives la menaçant parfois de mort.

Les premières lettres arrivent il y a deux ans. La maire vient de prendre la décision d'ouvrir une salle municipale pour en faire une salle de prière pour les musulmans dans le centre des Andelys. "Je trouvais normal dans une ville de 9.000 habitants qui compte deux églises et un temple protestant de proposer un lieu de culte à la population musulmane", justifie Laure Daël. L'initiative est décriée, contestée, rejetée. Aujourd'hui, la gendarmerie ne fait aucun rapprochement avec cette affaire. La maire a porté plainte. Une enquête est en cours. A suivre, donc.
tf1news