Et, elle a décidé de raconter son histoire après plus d’un an de silence. C’était en juin 2016. La mère de Marie-Josée C. venait de s’éteindre. La défunte avait été transportée le jour même depuis la maison de retraite jusqu’au crématorium public de Perpignan, arborant toujours les bijoux chers à son cœur. À savoir : deux bagues en or plein, une chevalière avec ses initiales et une autre sertie d’un onyx noir. « Elle y tenait énormément. J’ai décidé de les lui laisser jusqu’à la cérémonie trois jours plus tard, se souvient sa fille. Or, ce jour-là, Madame Calabrese (présidente du crématorium et vice-présidente du conseil départemental NDLR) m’a appelée pour me signaler qu’un vol avec effraction avait été commis la nuit précédente et qu’il fallait qu’e l’on y aille »Un (ou plusieurs) individu aurait forcé la porte d’entrée de l’établissement au pied-de-biche, ils auraient détérioré la caméra de surveillance, l’auraient recouverte d’un drap et auraient dévalisé trois des salons funéraires, emportant notamment les deux bagues de la mère de Marie-Josée C. Laquelle a aussitôt déposé plainte auprès des services de police pour vol avec effraction et non-respect dû aux morts. Elle a été entendue comme l’ensemble du personnel du crématorium. « Quelques mois plus tard, le dossier a été classé sans suite faute d’éléments, ajoute-t-elle. Mais, moi, j’ai encore du mal à tourner la page ».
  • « Je n’imaginais pas que cela pouvait arriver »
« C’est absolument scandaleux, déplore Toussainte Calabrese présidente de la SEM (société d’économie mixte) crématiste catalane. Il faut savoir que c’est un crématorium public et donc ouvert au public. À partir de 18 h, c’est fermé, mais il y a un code pour les familles afin d’accéder aux salons. Et il y a eu cette catastrophe. Ce cambriolage commis par quelqu’un qui connaît parfaitement les lieux. J’ai alerté les familles, j’ai contacté la police et j’ai déposé plainte. Ce crématorium a été mis à la disposition des pompes funèbres, c’est un vrai lieu de justice sociale. Il y a 4 ans, on effectuait 600 crémations par an, maintenant on en fait 1 200. Les quatre agents du site travaillent comme des malades pour l’intérêt général, tandis que des gens peu scrupuleux font des choses immondes comme voler des morts. Il y a un an, on nous a volés aussi du matériel. Mais, je n’imaginais même pas que cela pouvait arriver. Ce n’est pas une question de coût pour ces familles, là on touche à l’affect ».