En dehors de son voyage express à Malte courant avril, la visite de quatre jours de Benoît XVI au Portugal est la première d'importance depuis l'éclatement des scandales de pédophilie dans l'Eglise.
Comme il est de coutume, le pape s'est adressé aux journalistes dans l'avion qui le menait à Lisbonne. Et il a prononcé des paroles fortes. "Nous voyons aujourd'hui d'une façon vraiment terrifiante que la plus grande persécution de l'Eglise ne vient pas de ses ennemis extérieurs mais qu'elle procède du péché au sein même de l'Eglise", a-t-il ainsi lancé, ajoutant que l'Eglise doit vraiment faire pénitence pour ses péchés et se purifier. Il a également souligné que l'Eglise devait demander pardon aux victimes, en admettant toutefois que "le pardon ne peut remplacer la justice".
Messes géantes
Sur un tout autre sujet, alors que le Portugal s'apprête à légaliser le mariage homosexuel, Benoît XVI a affirmé que les questions éthiques et spirituelles n'étaient pas "du "domaine privé". "Placée dans l'histoire, l'Eglise est disposée à collaborer avec celui qui ne marginalise pas ou ne réduit pas au domaine privé la considération essentielle du sens humain de la vie", a-t-il dit dans un discours prononcé devant le président portugais Anibal Cavaco Silva. Avant lui, Cavaco Silva, catholique pratiquant, avait rappelé qu'au Portugal, pays très majoritairement catholique, "la séparation entre l'Eglise et l'Etat cohabite avec les marques profondes de l'héritage chrétien", présentes dans "sa culture, son patrimoine et surtout, dans les valeurs humanistes" qu'il défend.
Pendant quatre jours, Benoît XVI pourra tester si les scandales de pédophilie ont une conséquence sur les fidèles. Plusieurs messes géantes sont en effet prévues.
tf1news
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