vendredi 14 mai 2010

Des coups de fouet pour améliorer la productivité

Alors qu'en France, la fessée a fait l'objet d'un âpre débat entre pro et anti, en Italie, les châtiments corporels ont été réintroduits dans une entreprise. Cinq responsables d'un call-center près de Florence dans le centre de la péninsule ont été arrêtés pour avoir maltraité une dizaine d'employés, notamment en leur interdisant les pauses pipi ou en leur donnant des coups de fouet
Le règlement interne de l'entreprise était simple : si les objectifs fixés aux salariés du call-center, chargés de vendre des aspirateurs anti-acariens, n'étaient pas remplis, l'employé en faute se voyait rabrouer de façon humiliante en présence de ses collègues. L'employé dont la productivité n'était pas jugée suffisante pouvait recevoir des coups de fouet sur les jambes. Il était interdit de se lever pour aller aux toilettes tant que les vendeurs n'avaient pas engrangé un nombre d'appels ou de rendez-vous suffisants. En outre, chaque journée de travail débutait sur les notes de l'hymne national italien, tous les employés se tenant par la main.

Aspirateur à 3500 euros

Les employés étaient recrutés via des petites annonces dans les journaux, qui promettaient des primes et des commissions sur les ventes. Les futurs employés étaient appâtés par le train de vie luxueux des dirigeants du call-center (voitures et habitations de luxe). Selon les enquêteurs cités par le quotidien La Repubblica, les employés devaient prendre le plus de rendez-vous possible pour permettre aux vendeurs de placer l'aspirateur, d'une valeur réelle de 350 euros, vendu plus de 3500 euros ou à raison de 60 mensualités de 94 euros. Chaque nouveau vendeur était accompagné d'un "ancien" qui l'incitait à placer ses aspirateurs auprès de ses amis et de sa famille. Les objectifs fixés pour obtenir des primes ou récompenses (parmi lesquelles des voyages exotiques) étaient quasi-impossibles à atteindre et les horaires de travail très lourds (jusqu'à 14 heures par jour), ce qui entraînait un turn-over important dans l'entreprise.

La police italienne a enquêté pendant trois ans sur les agissements de la société Italcarone, installée à Incisa in Val d'Arno, près de Florence, et de ses dirigeants, qui sont en outre accusés d'association de malfaiteurs et de fraude fiscale. Les ventes au noir, selon la brigade financière, se monteraient à 4,5 millions d'euros.
TF1NEWS

Aucun commentaire: