mardi 11 mai 2010

La lettre de Zahia à Raymond Domenech

C'est peut-être l'aspect le plus inattendu de cette affaire de moeurs, qui éclabousse quelques jeunes stars du football français: la jeune femme qui leur aurait monnayé ses charmes a écrit au sélectionneur des Bleus pour plaider leur pardon. LEXPRESS.fr s'est procuré sa lettre
Zahia Dehar, cette "escort girl" vedette de l'affaire Ribéry, au coeur d'une polémique qui enflamme depuis quelques semaines le monde du football et pas seulement, revient spectaculairement sur le devant de la scène alors que Raymond Domenech s'apprête à annoncer, ce mardi soir, sur le plateau du 20 heures de TF1, sa liste des 23 joueurs pour la Coupe du monde, en Afrique du sud.

A tout juste 18 ans, celle par qui le scandale est arrivé, le samedi 17 avril, date à laquelle cette affaire de proxénétisme a été dévoilée par le JT de M6, et dont le prénom a été jeté en pâture aux médias, dès le 20 avril, a adressé, le 6 mai dernier, une lettre (d)étonnante au sélectionneur des Bleus. Un courrier qui voit la jeune femme assumer pleinement ses actes et prendre la défense de joueurs de l'équipe de France, dont elle aurait été la cliente, au premier rang desquels, la presse l'a largement évoqué, l'ailier gauche du Bayern de Munich, Frank Ribéry.

C'est ainsi qu'elle écrit:

"Monsieur,

J'apprends par la presse que la publication des déclarations que j'ai faites aux policiers qui m'ont convoquée et interrogée pourraient entraîner la mise à l'écart de certains joueurs de l'équipe de France de football.

J'en suis stupéfaite autant qu'attristée.

Comment aurais-je pu imaginer? Alors que j'ai toujours caché mon âge pour ne pas dissuader mes partenaires, que leur bonne foi pourrait un jour être remise en cause?

J'assume pleinement mon comportement.

Je l'ai dit à la police et je l'ai répété publiquement.

A aucun moment, je n'ai prétendu ou laissé entendre que j'avais pu être la victime de ces personnes même si j'ai dû admettre la réalité des relations que j'ai entretenues avec certaines d'entre elles en raison des transcriptions d'écoutes téléphoniques que possédaient les enquêteurs.

Je n'en veux qu'à ceux dont les indiscrétions ont permis que cette affaire s'étale dans la presse, alors qu'elle devait rester secrète, et qui ont exploité sans autorisation mon image, m'obligeant à sortir de l'anonymat pour faire face aux ragots qui ont été mis en ligne ou diffusés par les journaux.

Je vous demande de respecter ce que les juges, les avocats, appellent la "présomption d'innocence" et de ne tenir aucun compte, à l'heure de votre choix, de ce qui a pu se passer entre certains de nos joueurs et moi.

Veuillez agréer Monsieur l'expression de ma haute considération"

Ainsi, la jeune femme, dont la seule apparition publique remonte à un entretien qu'elle a accordé à Paris Match, fin avril, vole au secours de ceux que la justice va entendre tôt ou tard. Mais elle réclame qu'on accorde à tous ceux dont les noms ont déjà été cités dans cette affaire de moeurs, à commencer par Frank Ribéry, une présomption d'innocence dont elle dit n'avoir pas elle même bénéficié.

Amertume et colère

Zahia, qui expliquait dans Paris Match, être quelque peu dépassée par les événements et par la médiatisation dont elle fait actuellement l'objet, regrette, notamment, la publication sur Internet et dans la presse de photos datant de l'époque où elle était mineure et dénonce la chasse dont elle fait l'objet, depuis maintenant des semaines.

Par l'entremise de son avocat, Daniel Vaconssin, et d'une agence de communication, qui l'assiste discrètement depuis le premier jour, elle tient également à rectifier nombre d'exactitudes.
C'est ainsi qu'outre ce courrier adressé à Raymond Domenech, son avocat publie aujourd'hui un communiqué (voir encadré) dans lequel il annonce que Zahia s'est constituée partie civile dans la procédure ouverte pour proxénétisme aggravé. Et cette figure du barreau en profite pour confirmer ce que L'Express avait déjà écrit, à savoir que la jeune femme n'a perçu et ne percevra aucune rémunération pour les photos ou les interviews données aux médias. Zahia n'a pas touché un euro à la suite du fameux reportage de Paris Match.

On devine derrière toutes ces lignes et ces différents courriers le désarroi et l'isolement de cette ancienne élève en esthétique, plongée dans un chaudron devenu à l'évidence insupportable. Traquée par la presse people, réfugiée dans un lieu tenu secret et entourée de quelques proches et d'une cellule de communication, Zahia a dû changer de numéro de téléphone, brouiller les pistes et s'éloigner de sa famille. Dans le même temps et contre toute attente, elle a répondu par la négative aux nombreuses propositions qui affluent chez son avocat: livres, interviews, émissions de télévision, disques, programmes de télé-réalité, long métrages érotiques...

Joint ce matin, l'entourage de la jeune femme expliquait que cette dernière, épuisée par des semaines de harcèlement, envisageait même de quitter la France, "afin de s'engager dans une nouvelle existence": celle d'une jeune femme de 18 ans en quête de tranquillité, qui entend rompre tous les ponts avec son passé
L'express

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