mercredi 19 mai 2010

"Fardeau excessif" pour le Canada, Rachel va devoir rentrer en France

La cour fédérale du Canada a rejeté mardi la demande de révision judiciaire de la famille Barlagne, des Français menacés d'expulsion en raison de la maladie de leur fille cadette. Leur demande de résidence permanente avait été rejetée par l'administration il y a quelques mois parce que leur fille de 7 ans, Rachel, atteinte de paralysie cérébrale, un handicap cérébral léger, était considérée comme un "fardeau excessif" pour les services sociaux canadiens.

"Un Canadien moyen coûte 4.806 dollars canadiens par an aux services sociaux, c'est l'estimation officielle. Rachel coûterait 5.259 dollars de plus", a expliqué l'avocat de la famille, Me Stéphane Minson. Au départ, David et Sophie Barlagne étaient des immigrants modèles : jeunes, dynamiques et diplômés. Ils ont parfaitement réussi leur intégration au Canada ou le père de famille, ingénieur informaticien, a créé sa propre société. Ils vivent depuis cinq ans à Montréal. Ils ont obtenu un permis de travail de longue durée, qui expire en juillet 2011. C'est au moment de déposer leur demande de résidence permanente que leur situation s'est compliquée. Toute la famille a dû se soumettre à une visite médicale qui s'est avérée catastrophique dans le cas de la petite Rachel.

Encore un appel possible.

La décision rendue par la Cour fédérale donne ainsi raison à l'agent du service d'immigration qui avait opposé un refus à leur démarche. Selon leur avocat, les Barlagne placent désormais leurs espoirs dans l'appel qu'ils ont lancé au ministre fédéral de l'Immigration, Jason Kenney, qui détient un pouvoir discrétionnaire lui permettant d'agir dans de tels cas. Parallèlement, ils enclenchent une démarche administrative : "On va faire une demande pour des considérations humanitaires avec une demande d'exemption d'interdiction de territoire pour motif sanitaire. Ce n'est pas une démarche judicaire, c'est administratif", a précisé Me Minson.

Il leur est possible, aussi, de faire appel en Cour fédérale. "Pour l'instant, c'est à l'étude", a déclaré l'avocat, qui ne croit cependant pas beaucoup à une solution favorable sur le volet technique du dossier. En attendant une nouvelle étape, la famille Barlagne ne peut plus sortir du Canada, risquant de ne plus pouvoir entrer dans le pays. "A l'heure actuelle, si Rachel se présentait de nouveau à un point d'entrée, on pourrait lui refuser l'accès au Canada. Et l'interdiction de territoire imposée à un membre de la famille s'applique à toute la famille", souligne Me Minson. Le père de famille, David Barlagne, lui, garde espoir. "Cette décision nous laisse atterrés, ce n'est pas évident à intégrer, mais en même temps je m'accroche à chaque petit espoir" a-t-il déclaré. C'est l'Etat fédéral qui demande leur expulsion, la province de Québec accepte qu'ils restent.

TF1NEWS

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai bien fait de lire jusqu'au bout, je me doutais bien que ce n'était pas le Québec qui voulait expulser cette famille.
Mais des Canadiens, çà ne m'étonne pas du tout.
Il y a un énorme distingo entre les deux.
miragen