Ultime round entre Stéphane Guillon et Philippe Val ? L'humoriste de France Inter a décidé de provoquer la sanction promise par Val à tous ceux qui instrumentaliseraient l'antenne publique à des fins personnelles. Guillon, qui se sait menacé de prendre la porte, a donc choisi son terrain pour tirer sa révérence : sa chronique, lundi matin, était entièrement consacrée à ses rapports conflictuels avec la direction de Radio France.
Une chronique pesée depuis la semaine dernière et qui faisait écho à l'avertissement reçu par Didier Porte, autre humoriste matinal, dont une chronique avait tourné autour de l'expression "J'enc... Nicolas Sarkozy" . Des propos vulgaires qui avaient choqué, y compris les journalistes de France Inter. Stéphane Guillon a donc repris à son compte la provocation en s'amusant à piquer Philippe Val. "Je sod... le chef de l'État", a répété Stéphane Guillon, tout en rappelant que Philippe Val, lui-même ancien humoriste, avait, en son temps, produit, en 1987, une affiche de spectacle le montrant, avec son complice Patrick Font, dans une position scabreuse vis-à-vis de François Léotard, alors ministre de la Culture. En somme, selon Guillon, si Val, humoriste repenti, fut un provocateur, qui est-il aujourd'hui pour réclamer un peu de décence sur les ondes de France Inter ?
À guichets fermés
Guillon sent arriver la fin de saison et a compris, depuis longtemps, que Philippe Val ne lui renouvellerait pas sa confiance. Tout l'enjeu consiste désormais pour Guillon à provoquer une sanction qui lui permettrait de briller auprès de ses fans comme le "champion de France" de l'irrévérence. Une façon d'accréditer la thèse selon laquelle lui, Guillon, a disparu de l'antenne après une intervention politique... Tomber en martyr de la liberté d'expression, histoire de remplir à ras bord ses salles de spectacle dans les deux ans qui nous séparent de la présidentielle. Quand l'humour se confond avec le calcul de la recette.
C'est, du reste, déjà le cas : grâce à son altercation publique avec Éric Besson , Guillon a refusé, en moyenne, 200 personnes par soir au théâtre Déjazet. Au cours de cet hiver, le pamphlétaire de France Inter a rassemblé 44.000 spectateurs pour ses spectacles...
L'opération Guillon a commencé, dès samedi, dans Salut les Terriens ! de Thierry Ardisson, sur Canal +. L'humoriste, qui cachetonne à 9.000 euros par émission, avait tiré une première salve, beaucoup moins virulente.
http://www.lepoint.fr/actualites-medias/2010-06-14/france-inter-guillon-cherche-le-conflit-avec-val/1253/0/466349
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