mardi 8 juin 2010

Disparition de scellés dans l'affaire Boulin : MAM ordonne une enquête

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a ordonné mardi une inspection des services judiciaires à la suite de la disparition d'une partie du dossier et des scellés de l'enquête sur la mort en 1979 de l'ancien ministre Robert Boulin.
Cette disparition compromet la réouverture de l'enquête réclamée par la fille de Robert Boulin, convaincue qu'il s'agit d'un assassinat politique.

Ministre de Valéry Giscard d'Estaing et pressenti pour Matignon, Robert Boulin avait été retrouvé mort dans l'étang du Rompu à Saint-Léger-en-Yvelines (Yvelines), dans 50 cm d'eau, le 30 octobre 1979. Officiellement, il s'est suicidé en absorbant des barbituriques après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière à Ramatuelle, dans le Var.

Pour conclure au suicide, les juges avaient notamment retenu les huit lettres envoyées la veille de sa mort par le ministre à des médias et différentes personnalités, dont Jacques Chaban-Delmas. Mais sa fille, Fabienne Boulin-Burgeat, ne croit pas à cette version. Persuadée du contraire, elle s'est appuyée sur de nouvelles révélations et les témoignages d'un ancien ministre gaulliste Jean Charbonnel et de la fille d'Alexandre Sanguinetti, membre influent du Service d'action civique (Sac). Elle a, alors, déposé le 23 mars une demande de réouverture de l'enquête pour «charges nouvelles».

Son avocat, Me Olivier Morice, voulait notamment s'appuyer sur le précédent de l'affaire Grégory, dans laquelle des analyses ADN ont été ordonnées 25 ans après les faits, pour justifier la réouverture du dossier. Il souhaitait ainsi que des analyses ADN soient effectuées sur les timbres de ces lettres pour savoir si c'est le ministre qui est bien à l'origine des envois.

Mais les scellés judiciaires contenant ces lettres ont été égarés, a fait savoir mardi le procureur général de Paris à Mme Boulin. Me Morice a immédiatement annoncé qu'il comptait assigner l'Etat en responsabilité pour dysfonctionnement du service public.

Le 31 mai, la famille Boulin avait été irritée par les déclarations de la garde des Sceaux. Michèle Alliot-Marie a estimé lors d'un déplacement à Libourne (Gironde) que le dossier de la mort en 1979 de Robert Boulin était «clos».
http://www.leparisien.fr/yvelines-78/disparition-de-scelles-dans-l-affaire-boulin-mam-ordonne-une-enquete-08-06-2010-955801.php

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