samedi 19 juin 2010

Contrôlé car son chien-guide ne portait pas de muselière

Trop, c’est trop. Le 14 avril dernier, Nour-Eddine Fattoum s’apprête à prendre le RER à Choisy-le-Roi pour rejoindre son domicile à Savigny-sur-Orge (Essonne). Comme d’habitude, il entre dans la gare avec son chien, Bongo, un labrador noir. Nour-Eddine est aveugle à 80% et Bongo est son guide au quotidien. Au moment où il s’apprête à composter son billet, le jeune homme âgé de 22 ans entend qu’on l’appelle.
« Monsieur, votre chien n’a pas de muselière. » S’ensuit un contrôle de police d’un quart d’heure, au terme duquel Nour-Eddine monte dans son train in extremis. Le problème, c’est que le contrôle n’avait pas lieu d’être.
Bongo, le chien de Nour-Eddine, avait évidemment le droit de ne pas porter de muselière. L’article 53 de la loi no 2005-102 du 11 février 2005 explique ainsi que « les chiens accompagnant des personnes handicapées, quel que soit le type de handicap, moteur, sensoriel ou mental, et dont les propriétaires justifient de l’éducation de l’animal, sont dispensés du port de la muselière dans les transports ».
Nour-Eddine Fattoum a eu beau expliquer son droit aux policiers, il a eu le droit à un contrôle d’identité en règle. « Ils m’ont pris mon nom, mon adresse, explique Nour-Eddine. J’ai attendu plusieurs semaines mais je n’ai jamais reçu de procès-verbal. » Ce qui n’a pas empêché le jeune handicapé de porter plainte au tribunal de Créteil pour « contrôle abusif, abus de pouvoir et discrimination ». Il a également saisi la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (Halde).
« Si je porte plainte, c’est avant tout pour alerter les services de police sur les droits spécifiques aux handicapés, qui sont rarement connus et respectés », assure Nour-Eddine Fattoum. D’après le jeune homme, ce n’est pas la première fois qu’il se fait ainsi reprocher l’absence de muselière de son chien-guide dans les gares. Nour-Eddine Fattoum dénonce aussi l’attitude de certains conducteurs de taxis à l’égard des chiens d’aveugle. « Par deux fois on a refusé de m’embarquer à cause de Bongo, assure-t-il. Normalement c’est 450 € d’amende, un refus d’embarquer discriminatoire. J’ai bien appelé la police, mais ils ne se sont jamais déplacés. »
http://www.leparisien.fr/choisy-le-roi-94600/controle-car-son-chien-guide-ne-portait-pas-de-museliere-18-06-2010-968898.php

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