mercredi 30 juin 2010

Les Français ont peur pour leur niveau de vie

Le moral des ménages est au plus bas depuis mai 2009, selon l’Insee. Un vague à l’âme directement lié aux incertitudes sur l’emploi.


Les Français sont de plus en plus inquiets pour leur niveau de vie. C’est ce que révèle l’enquête mensuelle de l’Insee, qui mesure leur perception de la situation économique. Inexorablement, le moral des ménages se détériore pour le cinquième mois consécutif. En juin, il a encore perdu un point pour atteindre – 39, soit une chute de 9 points depuis le début de l’année.

La cause principale de cette déprime ? La peur du chômage. Les sondés sont en effet nettement plus nombreux qu’en mai à tabler sur une dégradation du marché du travail (+ 5 points). Pour les spécialistes, cette évolution témoigne d’un malaise durable. « Ce n’est pas un coup de blues passager parce que les Français sont déçus de la Coupe du monde, d’ailleurs l’enquête a été réalisée avant que les Bleus soient éliminés. Il s’agit avant tout d’un signal supplémentaire annonçant que l’économie française est en grande difficulté. Ses fondements restent affectés par la récession. On ne sort pas de la crise d’un coup de baguette magique », souligne Alexander Law, économiste à l’institut Xerfi, interrogé par France-Soir.

Le poids des pays voisins
Lueur d’espoir de cette étude, les ménages ont une opinion stable – bien que faible – sur leurs propres finances, ainsi que sur l’opportunité de faire des achats importants. « Il ne faut pas tirer trop vite la sonnette d’alarme. C’est l’appréciation globale sur le niveau de vie en France qui recule, et non la situation personnelle des ménages », tempère Benoît Heitz, chef de la division synthèse conjoncturelle de l’Insee. Un divorce qui s’explique par le climat anxiogène qui règne en Europe. Les Français redoutent une contagion de la tempête traversée par certains pays voisins, Grèce et Portugal en tête. Ils anticipent aussi le plan de rigueur annoncé, la réforme des retraites et la baisse des stimulations gouvernementales, dont la prime à la casse. « Ce contexte de méfiance, prévoit Marie-Laure Hardy, devrait fortement nuire à la consommation, et donc à la croissance ».


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