mercredi 15 septembre 2010

Burqa : les intégristes prêts à défier la loi

Le texte interdisant de dissimuler son visage dans l'espace public doit être définitivement adopté ce mardi.

La loi interdisant de dissimuler son visage dans l'espace public pourrait être adoptée ce mardi, si les sénateurs approuvent le texte déjà voté à l'Assemblée, sans le modifier. Toute personne contraignant une femme à se dissimuler sous un voile intégral sera immédiatement passible d'un an de prison et de 30.000 euros d'amendes. En revanche, les femmes portant le niqab ne seront verbalisées qu'au printemps. Car la loi prévoit six mois de médiation.

Sans préciser qui doit porter la bonne parole aux intéressées. Le Conseil français du culte musulman a déjà mobilisé ses imams pour qu'ils «engagent le dialogue théologique avec ces femmes pour les convaincre que ce voile n'est pas le vêtement préconisé», explique son président, Mohammed Moussaoui. Avec un succès mitigé. Les salafistes, ce courant radical qui prône le niqab, jugent les musulmans traditionnels «ignorants» voire mécréants.

Quant aux policiers qui devront informer d'abord, puis appliquer une amende de 150 euros ou préconiser un «stage de citoyenneté», beaucoup avouent en aparté «n'avoir reçu aucune consigne et ne pas savoir comment s'y prendre». Avec la crainte d'embraser des quartiers déjà sous tension.

Car les salafistes n'entendent pas déserter la voie publique. Au contraire. Certains sont prêts à contester la loi. «Les provocations se multiplient, affirme Michèle Vianès, qui dirige l'ONG Regards de femmes, avant on voyait des burqas surtout dans les périphéries. Maintenant, j'en croise dans le centre de Lyon.» Leurs silhouettes sombres semblent également plus nombreuses dans la capitale. Mais la dernière estimation remonte au printemps dernier. Quelque 2000 femmes portaient alors le voile intégral en France selon les policiers. «Je pense qu'il y a en plus aujourd'hui», avance le député PCF André Gerin. L'ancien maire de Vénissieux est convaincu «que le combat contre l'intégrisme ne fait que commencer». «J'en croise de plus en plus», confirme Françoise Kayser, de l'association Femmes contre les intégrismes. «Elles sont en tout cas plus visibles», reconnaît une fonctionnaire du conseil général des Hauts-de-Seine, qui œuvre dans les quartiers de Nanterre où des salafistes sont implantés de longue date.

«Je rencontre ces femmes dans mon cabinet, raconte le docteur Emmanuelle Piet, installée depuis quarante ans en Seine-Saint-Denis. Beaucoup n'osent pas penser leur situation. La loi va en aider. Sinon, il faut attendre des années, pour que certaines abandonnent le voile intégral et finissent par lâcher: c'était mon mari.» Au-delà du niqab, qui reste une pratique minoritaire, ce médecin comme les responsables d'associations féministes s'inquiètent d'une «pression intégriste croissante». Certains citent des remarques adressées aux mangeurs durant le ramadan et la nouvelle doxa qui fait du voile une obligation. «La burqa n'est qu'une partie du problème. Les hommes politiques ne doivent pas s'en tenir là», lance Michèle Vianès, de Regard de femmes. L'interdiction du voile intégral a pourtant provoqué des mois de débats houleux. Pour mettre un terme aux incertitudes juridiques, le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a fait savoir qu'il saisirait le Conseil constitutionnel. On connaîtra l'avis des Sages mi-octobre.
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2010/09/13/01016-20100913ARTFIG00662-burqa-les-integristes-prets-a-defier-la-loi.php

1 commentaire:

francine a dit…

Oui, mais il est vrai que beaucoup de femmes musulmanes veulent porter le voile!!
Je plains ceux qui devront mettre un procès! Cela va encore créer des tensions surtout chez les intégristes!
Celles qui sont obligées de le porter seront "libérées" si on peut dire car elles ont peur également!!
Nous vivons une drôle d'époque!
Bises