samedi 5 mars 2011

Scandale du faux thon rouge maquillé : "un mal pour un bien", selon un restaurateur

Le procédé peut prendre différentes formes, selon nos informations : le thon frelaté peut être chimiquement modifié par un cocktail contenant de la bétanine - un colorant à base de betterave interdit pour le poisson - et/ou de l'antiseptique Bétadine, parfois accompagnés d'un autre adjuvant. A ce jour, le service des fraudes mène toujours l'enquête.


Au lendemain de notre enquête sur le thon commun transformé artificiellement en thon rouge (notre édition d’hier), les réactions sont nombreuses.


Le prud’homme major, Raphaël Scannapiéco, confirme le trafic
Au lendemain de notre enquête sur le thon commun transformé artificiellement en thon rouge (notre édition d’hier), les réactions sont nombreuses. Des restaurateurs
sétois se disent « écœurés » par cette pratique qui utiliserait un cocktail chimique à base de nitrates, nitrites et de Bétadine pour “rougir” un poisson bas de gamme, le faire passer pour un poisson de catégorie supérieure et le vendre plus cher. Mais en deçà du prix du marché.


Des mareyeurs s’élèvent contre ces pratiques
« C’est peut-être un mal pour un bien », se demande le patron d’un restaurant. « On peut espérer que les amateurs mangeront de la qualité, une fois le ménage fait. Les professionnels en pêcheront moins mais le vendront plus cher. Tout le monde y trouvera son compte. »


« Le trafic se porte plutôt sur des longes de thon albacore transformé en faux thon rouge », confirme le prud’homme Raphaël Scannapiéco. Il ajoute : « Un thon rouge, il n’y en a qu’une espèce, un thon albacore et yellow-fin (jaune) aussi. » Précisant qu’il ne faut pas s’arrêter à l’origine géographique des prises, mise en avant par certains revendeurs.


Plusieurs mareyeurs s’étaient élevés contre ces pratiques « frauduleuses sur le marché européen et français ». À l’image d’Henri Barba, mareyeur à Frontignan (Hérault), qui a écrit à ses clients : « Ces produits chimiques dangereux sont importés en France à des prix incohérents avec la vérité du marché et peuvent entraîner des risques sanitaires. »


Chargée de l’enquête, la Direction de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes à Paris n’a pas répondu à nos sollicitations.


http://www.midilibre.com/articles/2011/03/02/A-LA-UNE-Faux-thon-rouge-maquille-a-la-betadine-un-mal-pour-un-bien-1554222.php5

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