vendredi 23 mars 2012

Un invalide de guerre indigné par une prise en charge refusée

Le 30 mai 1960, en pleine guerre d'Algérie, le sergent Sébastien Campo, sous-officier au 17e Bataillon Aéroporté du Génie (devenu aujourd'hui le 17e RGP de Montauban) est très grièvement blessé à la jambe gauche lors d'un accrochage.
Évacué par avion sur un hôpital militaire à Paris, il se réveillera quelques jours plus tard, amputé de la jambe gauche. Sa vie vient de basculer.
"Malgré la douleur, les contraintes, l'apparition de nouvelles obligations, on retrouve très vite le quotidien et ses habitudes, nous dira-t-il, avec ses rigueurs, ses joies mais également ces moments d'incompréhension". Le dernier épisode, proche d'une absence totale de savoir vivre, Sébastien Campo vient de le vivre ces derniers jours de l'hiver, lorsqu'il a fait, auprès de la Caisse Nationale Militaire de Sécurité Sociale dont les bureaux sont à Toulon, une demande pour pouvoir bénéficier d'une chaise de douche. "Jusqu'à maintenant, ajoute-t-il, une fois ma prothèse de jambe enlevée, je prenais ma douche, assis sur un tabouret. Mais avec l'âge, (Sébastien Campo est âgé de 73 ans), je ne suis plus aussi agile qu'auparavant. Il existe des chaises spéciales, pourvues de poignées, d'accoudoirs qui permettent de prendre sa douche en toute sécurité. J'ai donc fait une demande officielle auprès des services compétents en joignant à ma requête un avis médical de mon médecin traitant ainsi qu'un devis de la pharmacie de la commune.
Cette dernière a évalué, catalogue médical à l'appui, le coût de la chaise à 77,80 . En qualité de grand invalide de guerre avec une pension à 100 % plus 7 degrés, ainsi que la présentation de tous les papiers exigés - ce qui est parfaitement normal - j'étais persuadé que ma demande serait acceptée. Et bien, figurez vous que j'ai reçu une lettre, datée du 13 mars 2012, de la caisse Nationale me signifiant que, je cite, "la prise en charge de la facture ci-jointe est refusée. Les soins prescrits n'étant pas en rapport direct et déterminant avec les affections pensionnées." Aujourd'hui, je suis profondément indigné de la manière avec laquelle on traite les anciens combattants, qui plus est grand blessé comme moi, et en plus le jour du 50e anniversaire des accords d'Évian ! La chaise, je vais me la payer. mais si je proteste, c'est avant tout pour une question de principe, de savoir vivre." Avant de se quitter, Sébastien Campo nous montre sa Légion d'Honneur, acquise au combat et ses citations à l'ordre de l'Armée Française...
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/jonquieres-un-invalide-de-guerre-indigne-par-une-prise-en-charge-refusee

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