dimanche 18 mars 2012

La police municipale expédie le corbillard et le défunt à la fourrière

La police municipale de Toulouse a mis en fourrière un véhicule de transport funéraire qui ramenait le corps d'un homme au Portugal. Le chauffeur s'était garé par erreur sur un emplacement réservé.
Au centre de Toulouse, on ne badine pas avec le stationnement gênant. Un entrepreneur de pompes funèbres en a fait les frais, mercredi au lever du jour, sur l'une des contre-allées du boulevard de Strasbourg. La police municipale a expédié à la fourrière un fourgon de transport funéraire en même temps que le corps qui reposait à l'arrière du véhicule. Parti de la région lyonnaise, le corbillard conduisait le défunt, un homme de nationalité portugaise, dans son pays d'origine pour y être inhumé.
Le véhicule utilitaire était garé sur l'un des emplacements réservés aux commerçants du marché de Cristal et gênait l'installation des étals. Les policiers municipaux qui ont procédé à la mise en fourrière n'ont pas réalisé immédiatement qu'il s'agissait d'un transport funéraire. Le véhicule, un Mercedes modèle Vito, était banalisé, ce que prévoit le règlement en matière de transport funéraire.
Par la fenêtre du hayon, ils aperçoivent des couronnes de fleurs mais pas de cercueil. Ils comprennent alors qu'ils ont affaire à un corbillard. Par la plaque d'immatriculation, ils tentent de joindre l'entrepreneur mais il est très tôt et personne ne répond. Ils attendent le propriétaire du véhicule mais personne ne vient. Sous la pression des commerçants qui s'impatientent, ils décident d'enlever le fourgon. Le chauffeur, qui avait passé la nuit dans un hôtel voisin, arrive quelques instants plus tard et constate que son véhicule a disparu. Il se présente au commissariat où on lui apprend que le corbillard a été mis en fourrière. Il le récupérera dans la matinée après avoir payé l'amende pour stationnement gênant (35 €) et les frais de fourrière (89,90 €). « Les policiers ont fait leur travail, considère Jean-Pierre Havrin, l'adjoint au maire en charge de la sécurité. Ils n'ont vu ni corps ni cercueil à l'intérieur. Sinon, vous pensez bien qu'ils ne l'auraient pas expédié à la fourrière. On ne va quand même pas perquisitionner un véhicule banalisé ! En quelque sorte, c'est un gag… »
Pour l'Association française d'information funéraire (Afif), le chauffeur du corbillard est le seul coupable : « C'est une faute professionnelle grave, affirme le président de l'association, Michel Kawnik. On ne laisse pas un véhicule de transport funéraire sur la voie publique sans surveillance. Il ne s'agit pas d'une vulgaire marchandise. C'est inacceptable ».
http://www.ladepeche.fr/article/2012/03/16/1307528-la-police-municipale-expedie-le-corbillard-et-le-defunt-a-la-fourriere.html

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