samedi 10 septembre 2011

Piéton fauché à Clohars-Fouesnant. Le conducteur pas inquiété un an après

Le 11 septembre 2010, un jeune Brestois, mourait fauché par une voiture à Clohars-Fouesnant. L'automobiliste, ivre au moment des faits, ne fait toujours pas l'objet de poursuites pour homicide involontaire. L'avocat de la famille de la victime s'insurge.
En cette rentrée judiciaire, l'avocat brestois Bertrand Labat oscille entre effarement et franche colère. Dimanche, cela fera un an que Léo Pouliquen, jeune gendarme volontaire âgé de 21 ans, était tué, fauché par une voiture, à Clohars-Fouesnant. À ce jour, l'automobiliste, ivre, qui l'a renversé, n'a toujours pas été mis en examen pour homicide involontaire. Les parents du défunt, effondrés, ne comprennent pas et commencent à se défier de la justice.

À pied jusqu'à la boîte de nuit

Comment expliquer un tel attentisme? «Je ne me l'explique pas. En vingt ans de barreau, je n'ai jamais vu ça», déplore Me Labat qui est à court d'arguments pour venir à bout de la détresse des parents de Léo Pouliquen. Le 11septembre 2010, leur fils était renversé, sur le bas-côté de la chaussée, peu avant le pont de Cornouaille, à Clohars-Fouesnant. Il était 2h du matin et le jeune gendarme volontaire, adjoint à la brigade de Rosporden, se rendait, à pied, en boîte de nuit, après un début de soirée arrosé, qui l'avait convaincu de ne pas se mettre au volant desavoiture.

«J'ai tué quelqu'un»

Ce soir-là, un automobiliste âgé de 37 ans, ivre lui aussi, rentrait chez lui. Il a percuté le jeune piéton, puis est sorti déplacer son corps sur le bas-côté herbeux avant de repartir jusqu'à chez ses parents leur apprendre l'horrible nouvelle: «J'ai tué quelqu'un». C'est un chauffeur de taxi qui découvrira le corps et alertera les secours.

«Que faut-il faire?»

Le conducteur, déjà condamné pour conduite en état alcoolique, sera présenté à la juge d'instruction quimpéroise SophieSourzac, qui le mettra en examen pour conduite sous l'empire d'un état alcoolique, et non pour homicide involontaire comme le requérait le parquet. Depuis, une expertise et une contre-expertise n'ont pas fait bouger les lignes. La juge d'instruction est en congé maternité et ne reviendra pas à son poste. MeLabat, lui, estime qu'elle s'est «désintéressée de l'affaire». Il a écrit au président de la chambre de l'instruction, par deux fois, sans succès. Puis au garde des Sceaux, sans plus de réaction.

«On peut se poserdes questions légitimes»

«C'est intolérable. Que faut-il faire? Débouler dans le bureau du président de la chambre de l'instruction?», s'emporte-t-il, tandis que les parents de Léo Pouliquen commencent à s'interroger sur les éventuelles relations du mis en cause. «On peut se poser des questions légitimes», estime Me Labat.

http://www.letelegramme.com/local/finistere-sud/quimper/fouesnant/cloharsfouesn/pieton-fauche-a-clohars-fouesnant-le-conducteur-pas-inquiete-un-an-apres-08-09-2011-1422335.php

Aucun commentaire: