lundi 12 septembre 2011

Cannes République: ils vivent à huit… dans un studio

Les Dridi vivent dans un studio de 35 m2 insalubre. La famille, en souffrance, lance un appel à l'aide pour obtenir un foyer décent
Pas un centimètre carré libre. Des vêtements entassés, des chaussures empilées… jusque dans le lavabo. Les Dridi sont à bout de nerfs. Depuis treize ans, Hassen et Sihem habitent dans un studio du quartier République. Au fur et à mesure, la famille s'est agrandie. Aujourd'hui, le couple a six enfants, et une vie difficile. «Ça fait dix ans que je demande un logement social. Je renouvelle mon dossier chaque année. J'ai multiplié les demandes auprès de nombreux organismes… mais rien. Je vis un calvaire. »

Sihem Dridi n'arrive plus à retenir ses larmes. Celles d'une maman qui ne supporte plus d'infliger cette situation à ses filles, âgées de 10 mois à 13 ans. « Les grandes ont honte, les pauvres. Elles ne peuvent jamais ramener une copine à la maison et se coupent complètement du monde ». Le couple rêvait d'une grande famille. Sûrement pas du studio de 35 m2. « À l'office de l'habitat, on me répond qu'aucun logement n'est suffisamment grand pour accueillir notre famille. Mais nous ne sommes pas difficiles, peu importe où, n'importe quoi… Ça sera toujours mieux qu'ici ».

Plus d'eau chaude depuis 3 ans

En effet, il serait difficile de faire pire. Les fenêtres de la cuisine sont cassées depuis des mois, les volets coincés et - le summum - les Dridi n'ont plus d'eau chaude… depuis trios ans. « L'hiver est terrible, on a vraiment froid. On se lave avec des bassines d'eau qu'on fait chauffer. »

Sihem et Hassen louent leur studio 430 e par mois. Le dialogue est rompu avec le propriétaire qui a engagé une procédure d'expulsion, sans succès pour l'instant. « Mais nous aussi, on veut partir ! Les logements de particuliers ne sont pas à notre portée : trop chers et difficiles à louer ». Six enfants, une caution, un dossier de solvabilité… « Je travaille mais je ne gagne que le Smic. Je fais tout ce que je peux.

Tous mes papiers sont en règle », supplie Sihem. Elle se sent d'autant plus démunie que son mari, peintre en bâtiment, a récemment perdu son emploi quand son entreprise a mis la clé sous la porte. « J'ai attaqué mon employeur aux prud'hommes. Il me devait encore cinq mois de salaire », explique Hassen.

De son côté, l'Office public de l'habitat de Cannes s'est saisi du dossier de la famille Dridi : « Il manque l'avis d'imposition pour que leur cas passe en commission, mais cette famille peut tout à fait prétendre à un logement T5 ou T6. Avec un dossier complet, c'est un cas qui peut être considéré a priori comme prioritaire ». L'urgence de la situation ne semble plus faire aucun doute.
http://www.nicematin.com/article/faits-divers/cannes-republique-ils-vivent-a-huit%E2%80%A6-dans-un-studio

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