mardi 8 mai 2012

Scandale immobilier à la Bastide

Plusieurs dizaines d'investisseurs immobiliers, y compris à Carcassonne, n'ont pas vu venir une vaste opération de cavalerie perpétrée en France par le groupe Jassogne.
Victimes d'une escroquerie estimée entre 50 et 80 millions d'euros sur toute la France… c'est le triste sort réservé à des investisseurs privés qui avaient cru, au milieu des années 2000 à Carcassonne, à Narbonne et dans plusieurs autres villes sur le territoire, aux plans clés en mains, défiscalisés par la loi Malraux, proposés par le groupe Jassogne.
Rue de Verdun, rue Jules Sauzède, rue Jean Bringer, rue Aimé Ramond, Jean-Charles Jassogne avait acheté pour 12 millions d'euros d'anciens bâtiments, parfois classés, qu'il avait revendus à des particuliers aisés. Aujourd'hui, à part un seul logement qui a bel et bien été réhabilité et loué rue de Verdun, dans la maison où vécut Fabre d'Églantine, les travaux de réhabilitation dans une trentaine d'appartements sont bloqués depuis avril 2009.
Selon nos informations, la semaine prochaine à Paris, le groupe Jassogne d'abord placé en procédure de sauvegarde devrait faire l'objet par le tribunal de commerce d'une demande de liquidation/cession. Quant à Jean-Charles Jassogne, ce dernier est sous le coup d'une plainte pénale initiée par un groupe d'environ 600 plaignants. Le dossier a été transmis au pôle financier du TGI à Paris, près le cabinet du juge Franck Zientra, le magistrat spécialisé en délinquance financière chargé de l'affaire du Médiator et des prothèses PIP.
À la mairie de Carcassonne, Tamara Rivel parle d'une affaire de cavalerie dont le mode opératoire ressemble à celui - de triste mémoire - de l'affaire Orta. « Dès que la déclaration d'utilité publique et le permis de construire étaient validés, les opérations de groupe Jassogne étaient prévendues à 80 %. Avec l'argent encaissé, Jean-Charles Jassogne lançait ses opérations dans la ville suivante », commente la déléguée à l'urbanisme.
« Le malheur pour les acquéreurs de ces biens immobiliers, indique Luciano Ambrosio du cabinet Altinum, une société d'assistance à maîtrise d'ouvrage saisie par plusieurs victimes, est que le fisc réclame maintenant la justification des sommes défiscalisées. Ce qui est impossible pour les bénéficiaires puisque les travaux n'ont pas été réalisés et de fait les appartements ne sont toujours pas loués ».
Il ne resterait pas un euro des sommes encaissées par le groupe Jassogne dit-on au cabinet Altinum mandaté pour relancer la rénovation de plusieurs appartements dans la Bastide. Quant à Jean-Charles Jassogne, il résiderait désormais à Grasse, dans les Alpes-Maritimes, loin de Carcassonne dont il se disait amoureux.

http://www.ladepeche.fr/Region-Grand-Sud_ch613.html

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