mardi 22 mai 2012

Les “chasses suisses” font déborder le mécontentement des élus

Malgré l’enquête publique ouverte en 2011, les “chasses suisses” font déborder le mécontentement des élus des communes concernées dans le Nord-Isère.
« On a voté pour parce qu’on n’avait pas bien le choix. Le problème, c’est que les chasses vont avoir lieu au début de l’été alors que plein de promeneurs, de randonneurs de vététistes viennent se balader dans notre territoire charmant, entre Bugey et Avant-Pays savoyard », avoue Roger Marcel, le maire d’Aoste. Avant d’ajouter, agacé : « On va voir passer notre Rhône chargé de limons et plein d’autres choses. On est le dépotoir de la Suisse depuis des années et ça continue. » « Contre par rapport à la réserve naturelle »
Tout aussi remonté, Olivier Bonnard, le maire de Creys-Mépieu, rappelle que sa commune avait émis un avis négatif. « Nous avons voté contre par rapport à la réserve naturelle. C’est un scandale de vidanger en cette période pour la faune et la flore, les conséquences sont moins violentes en hiver, argumente le maire de Creys-Mépieu. Les Suisses, qui sont toujours des donneurs de leçon en matière d’environnement, devraient le savoir », s’insurge-t-il.
Connu depuis 1860, le site des étangs de Mépieu fait partie d’une réserve naturelle régionale de 161 hectares créée en 2008 et composante d’un projet de réserve naturelle nationale du Haut-Rhône français qui devrait s’étendre sur quatorze communes de l’Ain, de la Savoie et de l’Isère. L’ensemble représente une surface de 2 900 hectares environ, soit “le plus grand site de forêts humides du territoire métropolitain”. « Économiquement, c’est une catastrophe »
Maire des Avenières et président du syndicat intercommunal de défense contre les eaux du Haut-Rhône, Gilbert Mergoud est également inquiet pour la réserve naturelle. « Avec les chasses, ce sont des millions de mètres cubes de sédiments qui vont être vidangés et on ne sait pas comment l’écosystème va réagir, explique-t-il. On est dans le dernier espace sauvage du Rhône où le cours est un peu plat et j’ai peur d’une accumulation excessive des sédiments. »
Le maire des Avenières, qui s’étonne de la périodicité des chasses dont la dernière remonte à 2003, propose une solution. « Au lieu d’une vidange tous les neuf ans, il vaudrait mieux faire une vidange plus légère par an ou tous les deux ans. »
Partageant la crainte des autres maires pour l’environnement, celui de Montalieu-Vercieu souligne que les chasses ont aussi des conséquences économiques. « On n’a pas tenu compte de l’avis des élus », déplore Christian Giroud, qui a fait les siens, de comptes : « Économiquement, c’est une catastrophe. Rien que pour les activités sur le Rhône, c’est une perte sèche de 70 000 € pour la commune. Les préfets n’en ont pas tenu compte », regrette-t-il. Avant de lâcher, fataliste : « En fait, on subit sans aucune compensation. »

http://www.ledauphine.com/isere-nord/2012/05/20/malgre-l-enquete-publique-ouverte-en-2011-les-chasses-suisses-font-deborder-le-mecontentement-des

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