lundi 25 octobre 2010

WikiLeaks déballe tout sur le "bain de sang" irakien

Il s'agit, de l'aveu même du responsable, le site WikiLeaks, de "la plus grosse fuite de documents militaires secrets de l'Histoire". Après l'Afghanistan cet été, WikiLeaks a diffusé auprès de plusieurs médias une masse écrasante de notes et rapports classés issus des archives de l'armée américaine sur la guerre en Irak. Le New York Times aux Etats-Unis, le Guardian britannique, Le Monde en France ou encore le Spiegel en Allemagne ont pu consulter ces 400.000 rapports de l'armée américaine. On trouve essentiellement, précise Le Monde sur son site internet, des rapports d'incidents rédigés par des officiers sur le terrain. Ils "décrivent, jour à près jour, les attentats, les échanges de tirs, les fouilles de caches d'armes, les arrestations, et les violences contre les civils". "Ces documents révèlent six années de conflit avec des détails en provenance du terrain - les troupes sur place, leurs rapports, ce qu'elles voyaient, ce qu'elles disaient et ce qu'elles faisaient", précise le fondateur du site, Julian Assange. Les dossiers irakiens détaillent la mort de quelque 104.000 personnes en six ans - à comparer aux 20.000 morts du conflit en Afghanistan révélés par les précédents documents dévoilés par WikiLeaks. "On parle de cinq fois plus de morts en Irak, un vrai bain de sang comparé à l'Afghanistan", souligne Julian Assange. Un bilan américain publié officiellement fin juillet faisait état de près de 77.000 Irakiens civils et militaires tués de 2004 à août 2008. "Nombreux cas de crimes de guerre" Les documents mettent en évidence "de nombreux cas de crimes de guerre qui semblent manifestes de la part des forces américaines, comme le meurtre délibéré de personnes qui tentaient de se rendre", accuse pour sa part le site dans un communiqué. WikiLeaks évoque aussi le comportement de soldats américains "faisant sauter des bâtiments entiers parce qu'un tireur se trouve sur le toit". Les documents révèlent "plus de 300 cas de torture et de violences commis par les forces de la coalition sur des prisonniers", ajoute WikiLeaks, qui a aussi dénombré plus d'un millier d'exactions de la part des forces irakiennes. Selon la chaîne de télévision du Qatar, l'armée américaine a "couvert" des cas de torture de détenus par les autorités en Irak, où des centaines de civils ont en outre été tués à des barrages tenus par les alliés. Au vu des documents, "les autorités américaines n'ont pas enquêté sur les centaines de cas de violences, tortures, viols et mêmes des meurtres commis par des policiers et des militaires irakiens", écrit le Guardian. Quant aux chiffres publiés, ils montrent "que les forces américaines disposaient d'un bilan recensant morts et blessés irakiens même si elles le niaient publiquement", a relevé pour sa part Al-Jazira. Toujours selon Al-Jazira, les documents font également état de liens entre le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki et des "escadrons de la mort" qui semaient la terreur au début du conflit. D'autres documents "révèlent de nouveaux cas impliquant (l'ancienne société de sécurité américaine privée) Blackwater dans des tirs contre des civils", sans qu'aucune charge ne soit retenue contre elle. Selon le communiqué de WikiLeaks, les documents secrets couvrent la période du 1er janvier 2004 au 31 décembre 2009, après l'invasion américaine de mars 2003 qui a renversé le régime de Saddam Hussein. La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, tout en refusant d'entrer dans les détails de ces révélations, a condamné la fuite de tout document pouvant mettre en danger "la vie des soldats et des civils des Etats-Unis et de leurs alliés". Une grande partie des textes sont expurgés des noms pouvant mettre en danger des personnes, a rétorqué WikiLeaks. http://lci.tf1.fr/monde/amerique/2010-10/wikileaks-deballe-tout-sur-le-bain-de-sang-irakien-6111792.html

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