mardi 12 octobre 2010

Polémique : des milliers d'élèves privés de cantine

Ils préféreraient manger à la cantine, « avec les copains et les copines », comme le chantait Carlos. Mais ils n’y ont pas accès. Plusieurs milliers d’enfants se retrouvent, en effet, exclus des restaurants scolaires depuis la rentrée faute de places suffisantes pour les accueillir. Plus que jamais, ça bouchonne dans les selfs des écoles qui nourrissent quotidiennement 6 millions de demi-pensionnaires et, dans une moindre mesure, les collèges et lycées de l’Hexagone. C’est dans les grandes villes et leurs banlieues que les privés de « cantoche » sont les plus nombreux. A Lyon, par exemple, les cantines des écoles servaient il y a quatre ans 7 500 petits gourmands. Mais la crise a fait exploser les demandes au point qu’en 2009 le nombre d’inscriptions est passé brutalement à 19 000 et, en cette rentrée 2010, à 19 700, majoritairement en maternelle. Résultat : les cantines ne sont plus en mesure de satisfaire tout le monde et, en septembre, pour la première fois, quelque 300 enfants se sont vu refuser leur inscription. Déjà des recours en justice A Paris, ce ne sont pas seulement les maternelles qui sont concernées par le phénomène, mais aussi les collèges. « Jugeant ma fille assez grande pour manger seule à 13 ans et comme nous habitons près de l’établissement, la direction nous a indiqué qu’elle ne pourrait aller à la cantine que deux fois par semaine », s’indigne Coralie, qui réside dans l’est de la capitale. Face à l’afflux de candidats aux plateaux-repas, de plus en plus de communes décident d’établir des critères d’accès. En Seine-Saint-Denis, par exemple, on privilégie les enfants dont les deux parents travaillent, ceux qui vivent dans une famille monoparentale dont l’adulte a un travail et, parfois, ceux dont les parents sont en recherche d’emploi. A Lyon, la ville a choisi de donner la priorité aux critères sociaux, c’est-à-dire aux couples au chômage, aux familles monoparentales et aux quotients familiaux les plus bas. Ces catégories passent ainsi devant les foyers dont le père et la mère travaillent. En décidant de restreindre son accès aux cantines, Lyon, comme de nombreuses autres communes de France, s’expose à des recours devant la justice. « Les parents d’élèves évincés qui portent l’affaire devant le tribunal administratif sortent gagnants à tous les coups », reconnaît Christophe Hébert, président de l’Association nationale des directeurs de la restauration municipale. Ces dernières années, au nom du principe d’égalité des usagers devant le service public, les juges ont donné tort à Béziers (Hérault), Versailles (Yvelines) ou Oullins (Rhône). La liste pourrait s’allonger ces prochaines semaines. Pour faire face aux engorgements, les collectivités n’ont d’autres solutions que d’agrandir leurs cantines, en construire de nouvelles. Ou d’opter pour un deuxième service de coquillettes ou de hachis parmentier.
 http://www.leparisien.fr/laparisienne/maman/polemique-des-milliers-d-eleves-prives-de-cantine-11-10-2010-1104323.php

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