mardi 12 octobre 2010

Marseille : les patrons ironisent sur le métier de grutier

«Congés: 8 semaines/an, horaires: 18 H/semaine, rémunération: 4000 euros bruts/mois, emploi garanti à vie» : travailler comme grutier sur le port de Marseille serait un poste de rêve. Voilà le contenu d'une page de publicité très ironique publiée lundi dans le journal Les Echos par le collectif «Touche pas à mon port» qui regroupe le patronat local, des associations et des salariés. Sur fond d'une photo d'île paradisiaque, la page détaille les avantages à être grutier à Marseille. Une façon de fustiger les privilèges de ce métier par rapport aux autres salariés du port de Marseille. Pour ce collectif «Touche pas à mon port» qui sera lancé officiellement ce lundi matin à Marseille par l'Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône (UPE13), les grutiers sont responsables des mouvements de grève contre la réforme des retraites et la réforme portuaire qui paralyse le port plusieurs jours. Il «exige une reprise immédiate et durable des activités pétrole, fret et croisière, et une application urgente de la réforme portuaire». Le collectif a compilé les «preuves» des conditions de travail des grutiers sur leur site Internet (www.collectifport.com). «Stigmatiser une lutte exemplaire» Pour l'union départementale de la CGT des Bouches-du-Rhône, cette publicité n'est que «mensonges». «Le Medef et l'Upe-13 (Union pour les entreprises des Bouches-du-Rhône) cherchent à stigmatiser une lutte exemplaire contre la réforme des retraites et la réforme portuaire, estime Eric Chenais, secrétaire départemental de l'UD-CGT. Les grutiers travaillent en trois huit, six jours sur sept et gagne 2100 euros net par mois». «L'idée était de casser les non-dits, rétorque-t-on à l'union pour les entreprises (UPE13) des Bouches-du-Rhône, qui appartient au collectif «Touche pas à mon port». La grève sur le port de Marseille est le fait de quelques privilégiés qui défendent leurs intérêts propres alors que les 3000 entreprises qui sont liées de près ou de loin à l'activité du port sont pénalisées». «Ce n’est pas de la provocation, renchérit Laurence Parisot, la présidente du Medef, sur France Info. C’est une façon de dire : Attention, le port de Marseille est en danger». Plus de 50 navires bloqués Plusieurs mouvements de grève affectent actuellement le fonctionnement du port de Marseille-Fos. Plus de 50 navires sont actuellement bloqués dans les rades de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) et de Marseille du fait d'une grève des terminaux pétroliers à l'appel de la CGT, qui proteste contre la création d'une filiale pour gérer ces terminaux. Un autre mouvement à l'appel de la fédération nationale CGT des ports et docks afin de réclamer une cessation anticipée d'activité au titre de la pénibilité se matérialise par 48 heures de grève par semaine menées le week-end. Ce week-end, seules les croisières ont fonctionné normalement.
http://www.leparisien.fr/marseille-13000/marseille-les-patrons-ironisent-sur-le-metier-de-grutier-11-10-2010-1104961.php

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