vendredi 18 novembre 2011

Scandale au TPIY : condamnée par les juges qu'elle avait dénoncée

Florence Hartmann n'aurait jamais cru qu'elle en arriverait là : recherchée par le Tribunal pour l'ex-Yougoslavie, cette même instance pour laquelle elle a travaillé pendant six ans. Ancienne porte-parole de la procureur du TPI Carla Del Ponte, cette experte des Balkans était aussi une sorte de conseillère officieuse de la procureur. Infatigable relais du parquet, elle n'a économisé ni son temps ni son énergie pour contribuer à faire arrêter les criminels de guerre.
Mais, depuis mardi, Florence Hartmann fait l'objet d'un mandat d'arrêt délivré par les juges du TPIY : "Il est par la présente ordonné à la République française de rechercher, d'arrêter, d'écrouer et de remettre rapidement au tribunal Florence Hartmann, dont l'amende de 7 000 euros a été transformée en une peine de sept jours de prison." L'ancienne salariée de la justice internationale risque de passer une semaine dans la cellule voisine de ceux-là mêmes qui ont été inculpés par son ancienne patronne !
Vendetta
Cette affaire aberrante a commencé avec la parution d'un livre, Paix et Chatiment, sur les rapports entre la politique et la justice internationale.
Florence Hartmann y relate quelques épisodes peu ou pas connus du bras de fer qui a opposé en coulisse Carla Del Ponte aux gouvernements qui voulaient empêcher la justice de passer. Mais ce sont surtout les pages 118 à 122 qui attirent les foudres des juges du TPIY. Cette observatrice privilégiée y accuse les magistrats d'avoir empêché, à la demande de Belgrade, la communication de documents compromettants à la Cour internationale de justice qui devait juger l'État serbe pour agression et génocide en Bosnie. En acceptant ses restrictions, les juges ont évité qu'une autre juridiction de l'ONU se prononce en connaissance de cause. "Ils se sont faits complices d'un mensonge", accuse Florence Hartmann.
"Divulgation d'informations confidentielles", rétorque le TPIY, qui entame une procédure contre son ancienne salariée. "Une vendetta", accuse Florence Hartmann.
Dérive
Les audiences sont surréalistes. Les journalistes qui suivent le TPIY n'en reviennent pas de voir Florence Hartmann en salle d'audience, en compagnie de son avocat, même si elle a obtenu une concession mineure : ne pas s'asseoir dans le box des accusés. Malgré une batterie de témoignages de poids en sa faveur, dont celui du magistrat français Louis Joinet, membre de la sous-commission des Droits de l'homme de l'ONU, la condamnation tombe. Un "procès stalinien", selon Florence Hartmann : "L'affaire était entendue dès le début, répond-elle au Point.fr. Les juges voulaient absolument punir la journaliste qui les avait critiqués et avait démontré qu'ils avaient commis une erreur de droit avec une décision qui a eu un impact énorme en ex-Yougoslavie. Je suis victime d'une vendetta des juges qui ont abusé de leur position et qui utilisent une juridiction créée pour lutter contre l'impunité des criminels de guerre pour pouvoir se venger."
Hartmann, naguère ex-biographe du dictateur Slobodan Milosevic, a déposé l'argent de l'amende sur un compte bloqué en France. "C'est un moyen d'obtenir un accès à la justice pour corriger les erreurs du TPIY, car il n'existe aucun autre recours possible contre la violation des droits dont j'ai été victime", déclare-t-elle de son domicile parisien.
Si la justice française n'y suffit pas, elle ira à la Cour européenne des droits de l'homme. Histoire de mettre un frein à la dérive de certains juges qui décrédibilisent une institution qui a permis de faire condamner les coupables des pires crimes de guerre commis en Europe dans la deuxième moitié du XXe siècle.
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