mercredi 13 avril 2011

Pour l'avocat de Domenech: «la honte», ce sont «les dirigeants toujours en place»

L'ancien sélectionneur conteste jeudi son licenciement par la FFF devant les prud’hommes…
Jean-Yves Connesson, avocat de Raymond Domenech licencié par la Fédération française de football, a indiqué mardi à l'AFP que la «honte n'est pas là où on le croit: la honte, c'est que les dirigeants de la FFF présents dans le bus à Knysna ou aux alentours sont toujours en place». Raymond Domenech conteste son limogeage aux prud'hommes. Les deux parties ont rendez-vous jeudi pour une audience de conciliation, première étape obligatoire avant, sans doute, une audience sur le fond fin 2011.
Une conciliation est-elle possible selon vous?
Si je lis les déclarations de mon confrère (Me Yves Wehrli, avocat de la FFF) un peu contradictoires avec celles de Fernand Duchaussoy, président de la FFF qui semblait ouvrir la porte- cette porte s'est claquée sur nos doigts. La Fédération persiste dans sa politique de désigner Raymond Domenech comme bouc émissaire d'un échec collectif, tout en éludant ses propres responsabilités et surtout celles de ses dirigeants. La FFF rappelle la prétendue gravité des faits reprochés à Raymond Domenech, et, surtout la honte générée au titre de ces faits. La honte, elle n'est pas là où on le croit. La honte, 8 mois après le licenciement de Raymond Domenech pour faute grave le privant de toute indemnité, c'est que tous les dirigeants de la FFF présents dans le bus à Knysna ou aux alentours sont toujours en place. Jean-Pierre Escalettes est membre d'honneur du conseil fédéral, le vice-président est devenu calife à la place du calife. Ce qui est choquant, c'est oublier ses propres responsabilités et carence pour charger un subordonné, en invoquant des prétextes fallacieux pour mettre fin à un contrat après 17 ans, à deux ans de la prise des droits en
retraite de Raymond Domenech
Qu'entendez-vous par fallacieux?
Jean-Pierre Escalettes, et on en rapportera la preuve, était parfaitement informé des propos échangés à la mi-temps (entre Anelka et Domenech). Invoquer le contraire est faux. Ce premier propos est mensonger".
On reproche surtout ensuite à votre client d'avoir lu le communiqué des joueurs grévistes... Jean-Pierre Escalettes est dans le bus, le vice-président (M. Duchaussoy à l'époque) distribue des pin's aux alentours du terrain alors que la plus grave crise frappait l'équipe de France. Qui tient le gouvernail ? Au bout de 45 minutes durant lesquelles les télés du monde entier filment un bus aux rideaux fermés, il faut prendre une décision. Raymond Domenech dit «je vais mettre fin à la mascarade, on va repartir à l'hôtel, on a un match à préparer». Il lit le communiqué.

Pourquoi n'a-t-il pas dit à ce moment-là qu'il n'était pas solidaire avec ce mouvement ?
A aucun moment il n'a été solidaire des grévistes. Ne croyez-vous pas qu'il ne soit pas traumatisé de ne pas avoir trouvé les mots devant, comme il les a appelés, cette bande de sales gosses inconscients ? N'était-ce pas plutôt au président de la Fédération de sortir du bois, de dire «c'est scandaleux» de dire qu'il y avait un match à préparer ?

On lui reproche aussi de ne pas avoir serré la main du sélectionneur adverse au dernier match...
La Fifa (fédération internationale de football) a des règles. Elle ne sanctionne même pas: en revanche la Fédération française considère que c'est constitutif d'une faute grave.

Vous contestez donc le caractère de faute grave ?
La faute grave rend impossible le maintien du salarié dans ses fonctions. Là, on parle de faits datant des 17, 20 et 22 juin. Et on met à pied le 11 août... deux mois après. On laissera aux conseillers prud'homaux le soin de juger.

http://www.20minutes.fr/article/705379/sports-pour-avocat-domenech-la-honte-les-dirigeants-toujours-place

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