dimanche 10 avril 2011

Affaire Renault : un nouvel enregistrement qui accuse

Personnage central de la fausse affaire d'espionnage chez Renault, Dominique Gevrey, responsable sécurité du constructeur et soupçonné d'escroquerie, a été directement mis en cause notamment par un enregistrement, présenté comme accablant et dont le contenu avait été dévoilé par le site internet de L'Express. La transcription de cet enregistrement portait sur une partie d'une conversation tenue lors d'une réunion, le 14 février, avec le directeur juridique de Renault, Christian Husson, et l'avocat du constructeur, Me Jean Reinhart. Dominique Gevrey se retrouvait alors pressé de fournir des preuves tangibles des accusations d'espionnage industriel portées contre trois cadres de Renault. Et tout en défendant bec et ongles son informateur supposé, il refusait de livrer son nom
Aujourd'hui, c'est Challenges.fr qui publie des extraits d'un enregistrement clandestin de la conversation de Gevrey avec l'avocat et le responsable juridique de Renault, réalisé ce même 14 février par Gevrey lui-même. Dans cet enregistrement, Christian Husson, directeur juridique, affirme que le procureur de Paris, Jean-Claude Marin, qui a dirigé l'enquête sur les soupçons d'espionnage, avait "couvert" les investigations "borderline" qu'ont menées les membres de Renault et qui ont abouti au licenciement des trois cadres accusés d'espionnage.
La révélation de cet enregistrement a fait aussitôt réagir le procureur Marin. "Le procureur de Paris dément formellement avoir pu délivrer une quelconque autorisation de procéder à des investigations officieuses, alors même qu'il dirigeait une enquête confiée à la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de laquelle il ressortait déjà au moment de cette conversation, et notamment grâce aux informations fournies par les autorités judiciaires étrangères, que les accusations portées par Renault étaient infondées", s'est-il justifié dans un communiqué. "Les propos tenus au cours de cette conversation relèvent donc d'une manipulation par l'usage frauduleux de l'aval imaginaire donné par le parquet de Paris à la poursuite d'une enquête privée", conclut-il.

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