vendredi 4 janvier 2013

Vicherey : "La maîtresse a continué de laisser mon fils dans son coin"

Aujourd’hui, cela ressemble fort à un cul-de-sac. Le petit Jonathan Duval-Hass, en âge d’être au CE2, devra pourtant bien être sorti de l’ornière. Depuis la rentrée, il étudie à la maison, entouré par sa maman et une équipe composée d’une enseignante en retraite, d’une psychologue et d’une psychomotricienne. Un entourage qui a donc remplacé les camarades de récré pour cet enfant de Vandeléville, suite la dégradation progressive de sa situation à l’école de Vicherey, dont il dépend administrativement.
Il y a un peu plus d’un an pourtant, rien ne laissait présager de telles difficultés, selon sa maman Christelle : « A son entrée dans cette école, il était à 80 % de réussite selon les évaluations de l’Éducation nationale », détaille cette dernière, « et il est tombé à 3 % ». Une dégringolade qui s’expliquerait notamment par des problèmes de logique, mais aussi par des relations conflictuelles avec le corps enseignant. « L’an dernier, en CE1, il a consulté une psychologue, qui a décelé des difficultés de compréhension », reprend sa maman, « mais quand j’ai rencontré sa maîtresse et sa directrice en novembre 2011, j’ai entendu que Jonathan ne voulait rien faire ! Malgré les courriers envoyés par les médecins, la maîtresse a continué de laisser mon fils dans son coin, de le priver de sport et de récré, de le brimer. Les choses ont empiré, côté notes et comportement… »
De problèmes de sommeil en perte de poids, en passant par les pleurs et même des menaces de fugue, Jonathan aurait ainsi développé « une vraie phobie scolaire, avec des crises d’angoisse dès la vue des grilles de l’école », poursuit Christelle Duval-Hass qui, en fin d’année scolaire, n’entrevoyait aucune solution. « En juin dernier, la maîtresse m’a dit qu’elle avait tout tenté mais que Jonathan perturbait la classe, et qu’elle n’en voulait plus… Mon médecin traitant a dû arrêter mon fils 15 jours avant les grandes vacances. » Période au cours de laquelle la mère de famille allait envisager le changement d’école. « J’avais un courrier de mon généraliste et un autre d’un médecin agréé par l’Inspection académique, qui attestaient de la nécessité pour mon fils, pour raisons de santé, de fréquenter un autre établissement. »

« Qu’ils arrêtent leur cinéma ! »

Naturellement, c’est vers l’école de Favières, la plus proche du domicile, que Mme Duval-Hass se tourne. Or, selon la carte scolaire, Vandeléville dépend bien de Vicherey (88) et de la gestion du Sivom (Syndicat intercommunal à vocations multiples) de Neufchâteau. Dont le président, malgré l’accord du maire et celui de la directrice de l’école de Favières, s’oppose fermement à toute dérogation.
« D’abord, c’est la loi qui fixe la carte scolaire ! De plus, les arguments avancés ne sont pas recevables », souligne ainsi Alain Godard, avant d’enchaîner : « On passe pour les sales types qui ne font pas confiance aux médecins, mais c’est faux ! Tout ça ce sont des histoires personnelles, des gens qui veulent faire du foin (sic). Il faut qu’ils arrêtent leur cinéma ! D’ailleurs, nous sommes suivis dans notre décision par la sous-préfecture. »
Le jour de la rentrée 2012 prévue suite à ce refus au sein de l’école vosgienne, et devant la crise d’angoisse de leur fils au moment de se mettre en route, les parents Duval-Hass allaient finalement choisir de ne plus envoyer Jonathan à l’école. « Via un site internet, on a pris contact avec une institutrice en retraite qui a accepté de s’occuper de lui à domicile. Il reste également suivi par les médecins, mais cela ne pourra pas durer éternellement comme ça », conclut cette mère qui a multiplié les demandes, y compris auprès du ministre de l’Éducation nationale, mais pour qui « la seule solution qui nous est proposée est la vente de notre maison et le déménagement ».
Une solution extrême… à moins d’un recours devant la Justice, également envisagé par la famille d’un enfant de 8 ans qui, pendant ce temps-là, tente de rattraper son retard scolaire.

http://www.estrepublicain.fr/education/2012/12/27/impasse-de-l-ecole

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