vendredi 25 janvier 2013

Meurthe-et-Moselle : boycottée par les assurances pour dégâts des eaux répétés

L‘histoire est à peine croyable. Michèle Thérond habite depuis 17 ans dans un appartement situé square d’Oslo à Vandœuvre et elle craint de devoir plier bagages dans quelques semaines. Cette retraitée de 67 ans n’a pourtant aucune envie de quitter son « chez elle ». Elle paye son loyer et se trouve très bien là où elle est.
Et cela même si elle a dû subir quelques désagréments l’an passé. Elle a été victime de dégâts des eaux à répétition. En mars, ses toilettes et sa baignoire ont débordé et un liquide nauséabond a envahi son appartement. Cela s’est reproduit quatre fois de suite en août. La faute à un problème de canalisation et à certains voisins du dessus « qui mettent n’importe quoi dans leurs WC ».
Michèle Thérond n’y est donc pour rien du tout. Cela n’a pas empêché son assurance, la MAAF, de résilier son contrat. Et peu importe que des travaux sur une canalisation commandée par le syndic aient réglé une bonne fois pour toutes le problème. La retraitée a eu beau alerter la presse et la mairie, rien à faire. La MAAF l’a laissée tomber.
La sexagénaire s’est donc mise en quête d’une nouvelle assurance : « J’en ai contacté une quinzaine. Mais je dois être sur une liste noire car aucune n’a voulu de moi ». La raison des refus ? Trop de sinistres. « Car je ne leur ai pas caché ce qui m’était arrivé », précise Michèle Thérond.

« Ils sont en train de faire faner son sourire »

Une employée de l’agence de Vandœuvre de la société Batigère, son propriétaire, l’a épaulée durant ses démarches. En revanche, une autre employée, au siège de l’entreprise à Nancy, a eu une tout autre attitude lorsque son contrat d’assurance a pris fin le 1er janvier. « Elle m’a dit que si je n’avais plus d’assurance, il y aurait résiliation de mon contrat de bail », raconte la retraitée. Paniquée, se voyant déjà à la rue, elle a alerté la mairie de Vandœuvre
« C’est scandaleux que la MAAF ait mis fin à son contrat pour des incidents dont elle n’est pas responsable. J’ai la même assurance et je me pose des questions. Je ne sais pas si je vais continuer avec elle », réagit Claude Graussel du cabinet du maire qui a été chargé du dossier. Il a trouvé une connaissance dans les assurances qui serait prête à accepter de couvrir l’habitante du square d’Oslo.
Son « patron », Stéphane Hablot, le premier magistrat de la commune, est lui carrément en colère et réclame un rendez-vous avec le directeur régional de Batigère : « Je considère cette affaire comme de la plus haute importance. Si on n’est pas capable de régler des problèmes humains comme celui-là, on ne peut pas penser l’avenir de la ville ». Et d’ajouter très remonté : « Madame Thérond a été lauréate plusieurs fois du prix des balcons fleuris. Son sourire est comme ses fleurs et ils sont en train de le faire faner ».
Est-ce le coup de gueule lyrique du maire ? Toujours est-il que Batigère est apparemment prêt à trouver une solution. Plus question d’expulser la retraitée. « Aucun risque que son contrat de bail soit résilié. Nous allons lui proposer d’entamer des démarches auprès de notre assureur pour qu’il la prenne en charge », s’engage Philippe Bernard, attaché de direction de Batigère Nord-Est.
Et ce ne sont apparemment pas des paroles en l’air. Michèle Thérond a en effet reçu la visite inattendue vendredi matin d’une salariée de Batigère qui a lui a fait signer les premiers papiers d’assurance.
Comme quoi ce n’était pas si compliqué que ça. La retraitée reste toutefois méfiante. Seul l’avenir dira si c’est effectivement la fin de ses ennuis.

http://www.estrepublicain.fr/meurthe-et-moselle/2013/01/20/boycottee-par-les-assurances

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