vendredi 10 août 2012

Un sans-papiers algérien arrêté sous les yeux de sa fille

C'est sous les yeux de sa fille de 11 ans que Kamel Azzaz, un Algérien âgé d'une cinquantaine d'années, a été arrêté par des agents de police. C'est ce qu'affirme un collectif d'associations d'aide aux sans-papiers. Des militants associatifs du CSP59, du Réseau Éducation Sans Frontières, de la Ligue des Droits de l'Homme et du MRAP se sont réunis vendredi matin pour donner une conférence à la Maison de l'Immigration de la rue Bernos et dénoncer cette situation.
« Kamel Azzaz vit à Lille depuis 2007 et avait trouvé un patron prêt à lui signer un contrat dans le bâtiment , s'indigne Armand Nwatsock du CSP59. Il s'amusait avec sa fille ce jour-là, quand une voiture banalisée s'est arrêtée. Des policiers lui ont demandé ses papiers, qu'il n'avait pas. » Ce qui choque le plus le militant CSP59, c'est la façon dont les agents de police se sont souciés de la fillette de 11 ans. Ils auraient en effet laissé la petite Lyliane aux soins d'une connaissance du papa au lieu de la conduire au domicile de sa mère, à Villeneuve d'Ascq. « On ne confie pas un enfant si jeune à un inconnu ! » Nadia Hamoudi-Azzaz raconte avoir vu sa fille rentrer en pleurs à la maison. « Lyliane a été raccompagnée par un homme que je ne connaissais pas.


Heureusement qu'il s'en est bien occupé. Cela aurait pu mal se passer, ajoute la maman, encore sous le coup de l'émotion. J'ai appelé ensuite son père sur son téléphone portable. C'est un policier qui m'a répondu. Il n'a pas du tout été aimable avec moi. Il m'a dit "ne venez pas le voir je l'ai mis en garde à vue". » Kamel Azzaz a été remis à la Police aux Frontières de Lille, puis transféré au centre de rétention de Lesquin. Le matin du 28 juillet, il est expulsé et renvoyé dans son pays d'origine. « Aujourd'hui, Kamel vit à Alger où il se remet des mauvais traitements qu'il a subis lors de son expulsion, explique Armand Nwatsock. Dans l'avion au départ de Roissy, il avait été bâillonné et attaché pour ne pas qu'il se révolte.
Au moment de son expulsion, il avait laissé son téléphone ouvert. C'est ainsi que j'ai pu apprendre ce qui s'était passé. » Quant à la petite fille, elle a été marquée psychologiquement par le départ de son père. « Lyliane avait perdu la parole quand elle a vu son père partir, se rappelle sa mère. Elle a même fait un séjour en hôpital psychiatrique. Aujourd'hui elle va mieux, mais je lui ai promis de faire revenir son père, dont elle était très proche. Ce que les policiers lui ont fait est inhumain


http://www.nordeclair.fr/Actualite/2012/08/04/un-sans-papiers-algerien-arrete-sous-les.shtml

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