mercredi 1 août 2012

Jeanmaire : les ex-dirigeants condamnés

Le scandale qui avait éclaté au sein du champagne Jeanmaire, avec le placement en garde à vue de ses deux anciens responsables, vient enfin de trouver une issue avec leur condamnation, 13 ans après les faits.

LEUR mode de défense n'aura pas convaincu les juges. La théorie du complot, servie par Gérard Tisserand et Denis colombier, ex-PDG et ex-directeur technique de la maison de champagne Jeanmaire, à la barre du tribunal correctionnel, n'a pas produit l'effet escompté.
Les magistrats viennent, en effet, de condamner les deux hommes à quatre mois de prison avec sursis, conformément aux réquisitions du procureur à l'audience. Une amende de 7 000 euros, dont 5 000 euros avec sursis, a également été prononcée à leur encontre. Les demandes des parties civiles ont par ailleurs été déclarées recevables, soit l'euro symbolique pour le CIVC et 1 500 euros pour l'Inao.


Coupable désigné
Lors de leur procès, les deux hommes avaient nié toute implication dans le scandale qui avait éclaboussé la maison Jeanmaire il y a 13 ans, se contentant de rejeter la faute sur l'ancien chef de cave qui avait dénoncé les faits. Les faux millésimes, la tromperie, la publicité mensongère, tout, selon eux, avait été fomenté par la même personne par esprit de vengeance. Un seul fait - le dégorgement d'une cuvée hors délai légal - sera reconnu par Gérard Tisserand et Denis Colombier.


Témoignages accablants
Et pour cause, puisque les gendarmes ont pu le constater en flagrant délit, ce 30 juin 1998, lorsqu'ils sont venus perquisitionner. Le même jour pourtant, l'inventaire mené par les services de fraudes révèle de sérieuses anomalies dans les stocks. Quant aux planchots, ils ne correspondent pas à ce qui se trouve dans les bouteilles.
Lors d'une autre perquisition, ce sont cette fois les étiquettes et les bouchons qui ne correspondent pas aux années de tirage. Ou encore 80 000 bouteilles de champagne blanc censées pourtant être du rosé, qui se trouvaient en fait être « un leurre », dira la présidente du tribunal. Le témoignage de certains salariés confirmera ces pratiques sans ambiguïté. « Denis Colombier nous demandait parfois d'enlever des bouchons sans année des bouteilles pour les remplacer par d'autres qui étaient datés », dira même l'un d'eux. Mais il fallait « trouver des solutions pour répondre à la demande », avait pourtant reconnu Denis Colombier à l'époque, expliquant au passage que Gérard Tisserand était parfaitement au courant de ces pratiques.


Des déclarations oubliées et surtout balayées d'un revers de la main lors de l'audience, l'ex-directeur technique expliquant n'avoir reconnu les faits que pour « protéger » le personnel. Des arguments apparemment jugés un peu courts.

http://www.lunion.presse.fr/article/marne/jeanmaire-les-ex-dirigeants-condamnes?xtcr=1&xtmc=Le scandale qui avait éclaté au sein du champagne Jeanmaire

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