vendredi 14 octobre 2011

L’Opéra secoué par une nouvelle tempête judiciaire

Un scandale couve derrière le grand rideau de l’Opéra de Nice. Qui pourrait se traduire, en janvier 2012, par un nouveau séisme judiciaire. À l’épicentre : André Chauvet, avocat honoraire et membre « repenti » de l’Entente Républicaine, le parti de l’ancien maire Jacques Peyrat.

En vertu de l’article 40 du code pénal, qui impose à toute autorité constituée d’aviser le procureur de la République d’éventuels crimes ou délits, André Chauvet s’est inquiété auprès d’Eric de Montgolfier des conditions dans lesquelles Alain Lanceron s’était vu confier en septembre 2009 une mission de direction artistique. L’enquête préliminaire ferait peser sur ce Niçois, établi à Paris, des soupçons de prise illégale d’intérêts.

Il semble qu’à l’époque, Alain Lanceron, par ailleurs directeur d’EMI Classics France et de Virgin Classics, était partie prenante dans une société baptisée Allmusic Consulting. La justice cherche à savoir si cette activité était compatible avec la programmation et donc la facturation de prestations artistiques.

Alain Lanceron ne fait plus partie de l’organigramme de l’Opéra depuis septembre 2010, son contrat n’ayant pas été renouvelé. Mais il devrait comparaître en janvier 2012 devant le tribunal correctionnel pour s’expliquer sur ces faits. Nous avons tenté à maintes reprises de le joindre, sans succès.

Non, rien de rien…

Muriel Marland-Militello et André Chauvet pourraient être également convoqués, comme témoins. Le dernier nommé est à l’origine de l’affaire. Mais quand il a mis les pieds dans le plat, il siégeait encore sur les bancs de l’opposition, s’ingéniant à multiplier les recours. Deux d’entre eux ont donné lieu à l’annulation de délibérations du conseil municipal portant sur les conditions d’engagement du directeur de l’Opéra et sur sa rémunération annuelle, d’environ 124.000 €.

André Chauvet a également obtenu du tribunal administratif que soit retoqué le recrutement de plusieurs solistes du Ballet Nice Méditerranée, la procédure réglementaire n’ayant pas été scrupuleusement respectée.

Depuis, tout est rentré dans l’ordre pour les danseuses et danseurs. Ce n’est pas tout à fait le cas pour le directeur, Jacques Hédouin, qui reste en poste tant que la juridiction administrative ne s’est pas prononcée sur la validité de son contrat.

Ces rebondissements et démêlés à répétition ne concourent pas à la sérénité au sein de l’Opéra où l’ambiance, dit-on, est tendue.

« Je ne regrette rien », assure André Chauvet qui s’en est vu confier la délégation depuis son ralliement à la majorité. Pour lui, rien n’a changé : « Je m’y rends de temps en temps et je ne constate aucun malaise particulier ».
http://www.nicematin.com/article/nice/l%E2%80%99opera-secoue-par-une-nouvelle-tempete-judiciaire

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