dimanche 30 octobre 2011

Brassens, bouffées de nostalgie et parfum de scandale

N on, « les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux », chantait Georges Brassens dans « La Mauvaise Réputation ». Pourtant, son itinéraire à part, résolument opposé aux conventions, a offert un sérieux démenti à cette affirmation. Il sut, en effet, toucher au fil des ans un public innombrable. Les choses auraient pu cependant mal tourner, puisqu’en 1938, âgé de seize ans, il fut condamné pour de petits cambriolages dans sa ville natale de Sète.
Heureusement, sa vocation le rattrapa, et, réfractaire au STO, il passa la guerre cachée chez une tante à écrire ses premières chansons accompagné d’un banjo. La suite est plus connue. Le succès des années 50, d’abord auréolé d’un scandale dû à des chansons comme « Gare au gorille » (perçue comme pornographique à l’époque) ou « Hécatombes » (brûlot antimilitariste), devint ensuite un véritable plébiscite, doublé d’une reconnaissance de ses pairs, dans les décennies qui suivirent.
Trente ans après sa mort, le souffle Brassens ne s’est pas éteint ; et l’on ne doute pas que les offres conçues par sa maison de disques pour le trentième anniversaire de sa disparition trouveront preneur. Mais il est surtout intéressant de voir combien il est devenu une influence incontournable pour les générations actuelles de chanteurs. Ainsi Aurélie Maggiori, la moitié blonde de Brigitte confie-t-elle : « Quand j’étais petite, je croyais que George Brassens faisait partie de ma famille ! Mon grand-père avait le coffret vinyle et on écoutait tout le temps Brassens chez moi, au point que ce moustachu aux cheveux blancs avait quelque chose de familier ». Tandis que Cali affirme : « Si nous sommes tous là aujourd’hui, c’est parce qu’il y a eu des Brassens, des Ferré et des Brel qui ont donné des Miossec, des Dominique A, des Lavilliers et des Higelin. C’est la source. Brassens, c’est une voix, un rythme, un souffle ».
Au-delà de son œuvre, c’est aussi l’attitude de Brassens qui fait écho chez la jeune génération, entre regard critique sur la société et refus de l’engagement politique. Thomas Dutronc le qualifie ainsi de « maître à penser, philosophe, politicien ».
Tandis que sa liberté de ton est enviée par les rappeurs, qui revendiquent leur filiation avec ce monstre sacré de la chanson française, dont les refrains anarchistes faisaient hoqueter la France. JoeyStarr s’est approprié « Gare au gorille » et a intitulé sa biographie « Mauvaise Réputation », titre également repris par le groupe reggae grenoblois Sinsemilia. Ajoutons que « Gare au gorille » fait aussi l’objet de parodies sur internet où le rôle du gorille brutal et libidineux est attribué à DSK… Non, l’esprit irrévérencieux de Brassens n’est pas mort !
http://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=scandale&source=newssearch&cd=1&ved=0CC0QqQIwAA&url=http%3A%2F%2Fwww.leprogres.fr%2Ffrance-monde%2F2011%2F10%2F29%2Fbrassens-bouffees-de-nostalgie-et-parfum-de-scandale&ei=y9KrTvbRCMak4gSogfGBDw&usg=AFQjCNFCXMtbwpJdLSWKL5p2aJ-_7PHq3g&sig2=7IfX5-Umk1RJbc8MpdOJQA

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