jeudi 9 juin 2011

PPDA assigné en justice pour contrefaçon par une de ses "ex"

Le journaliste-écrivain Patrick Poivre d'Arvor est assigné mercredi en justice par une ex-compagne pour contrefaçon et atteinte à l'intimité de la vie privée, pour son roman Fragments d'une femme perdue. L'ancien présentateur vedette du JT de TF1 ne sera pas présent personnellement, mais représenté par son avocat, Me Francis Teitgen.
 PPDA, 65 ans, est accusé par Agathe Borne, jeune femme de 25 ans sa cadette avec laquelle il a eu une liaison de 2006 à 2008, d'avoir fait sans son autorisation le récit au jour le jour de leur relation, dans son livre paru en 2009 chez Grasset et qualifié de "roman". "Les lecteurs comprennent que Patrick Poivre d'Arvor est lui-même le héros de son roman", expliquait récemment à l'AFP l'avocate d'Agathe Borne, Me Nathalie Dubois. Pour elle, il semble tout aussi évident que "Violette", l'héroïne, n'est autre que sa cliente.

Outre cette atteinte à l'intimité de sa vie privée, Agathe Borne dénonce des faits de contrefaçon. Plus précisément, elle reproche à son ancien amant d'avoir publié les lettres d'amour qu'elle lui avait adressées. En effet, l'ouvrage devient vite un roman épistolaire où s'entremêlent les lettres de Violette et Alexis. Selon Me Dubois, "c'est une atteinte au secret des correspondances", car "en les écrivant, Agathe Borne n'aurait jamais pensé qu'elles auraient pu être divulguées". Par ailleurs, la jeune femme n'apprécie guère que l'écrivain se soit attribué "la paternité d'écrits qui ne sont pas les siens". Agathe Borne réclame 150.000 euros de dommages et intérêts, l'interdiction de la sortie en poche du livre de PPDA, ainsi que l'interdiction d'adaptation cinématographique.
"Plusieurs femmes font une femme"
Le journaliste-écrivain, lui, rejette ces accusations. "C'est un pur roman, et comme tous les romans qui peuvent raconter une histoire d'amour, c'est un patchwork de sa vie", défendait en début d'année son avocat. "On peut certes retrouver certaines traces d'Agathe Borne dans l'ouvrage", concédait Me Teitgen, "mais pour Patrick, plusieurs femmes font une femme".

Alors que la demanderesse, partie depuis vivre aux Etats-Unis, assure détenir les originaux de ces lettres, Me Teitgen affirme qu'elle "ne démontre pas que les lettres sont les siennes". "Nous estimons ces critiques infondées, et notamment parce que, si vous ne connaissez pas Agathe Borne, il est impossible de la reconnaître", a encore plaidé l'avocat, ajoutant que ce dossier n'avait "strictement rien à voir avec l'affaire Hemingway".

Début janvier, L'Express avait accusé le journaliste de plagiat dans une biographie à paraître d'Ernest Hemingway, dans laquelle il reprenait près d'une centaine de pages d'une biographie signée par l'Américain Peter Griffin. L'éditeur et PPDA ont plaidé l'erreur matérielle - une version de travail non corrigée envoyée à quelques journalistes - et l'ouvrage est sorti fin janvier avec des passages supprimés et des références à l'auteur américain.

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