mercredi 15 juin 2011

Essonne : leur ascenseur est en panne depuis 3 ans

Une marche, deux, trois. Petit arrêt pour prendre le cartable que Géraldine n’arrive plus à porter. Quatre, cinq, six. Jules a trop chaud : « Quand on monte comme ça, ça donne vraiment chaud aux enfants, il faut leur enlever leur veste. » Julienne, 27 ans, est fatiguée. Ce « cinéma », l’habitante du 10, square Rodin, à Grigny 2, le fait plusieurs fois par jour.
Et pour cause : l’ascenseur pair de cet immeuble de 11 étages est en panne… depuis bientôt trois ans.
Alors, la jeune femme qui habite au 4e s’arrête, par l’ascenseur impair au 3e, et monte avec ses enfants un étage. « Je sais qu’on va dire que ça va, que c’est pas le bout du monde. Mais j’ai eu une césarienne, ça me tire toujours. Quand Jules, 4 ans, était bébé, je devais le porter d’un bras, de l’autre je prenais la poussette et devais tenir Géraldine », raconte-t-elle excédée.

D’autant plus que l’ascenseur impair était resté quatre mois en panne en 2009, condamnant tous les occupants de l’immeuble de Grigny (Essonne) à monter à pied. Une femme handicapée n’avait pu sortir de chez elle pendant toute cette période. Et rebelote… lors du week-end de l’Ascension : la seule cabine en marche a perdu son souffle pendant quatre jours avant d’être enfin réparée.

Selon Otis, c’est la conséquence d’un « problème de procédure »

Lucie, 69 ans, qui réside au 10e étage, raconte : « Je suis sortie en début d’après-midi et quand je suis revenue, il n’y avait plus d’ascenseur. A mon âge, avec mon arthrose et mon mal aux genoux, impossible de remonter. Ma fille m’a emmené passer quatre jours chez elle, à Courcouronnes (Essonne). Je n’avais rien pour me changer, seulement mon sac à main. » Otis, l’ascensoriste, se défend en évoquant le mouvement de grève interne : « Nous avons dû nous concentrer sur les urgences. » Lucie, depuis trois ans, a réduit ses sorties aux courses pour ne pas avoir à emprunter l’escalier, étroit et ardu. « Ce qui m’énerve le plus, c’est qu’on continue à me faire payer les charges pour l’ascenseur », tempête-t-elle, sa quittance de loyer en main, où la ligne « provision charge ascenseur » indique chaque mois 18 € à payer.

Mais pourquoi, presque trois ans après l’énorme panne d’ascenseurs qui a paralysé la copropriété géante, les travaux n’ont-ils toujours pas commencé? Selon Otis, c’est la conséquence d’un « problème de procédure ». L’expertise judiciaire aurait dédouané l’ascensoriste et le problème serait dû à un défaut de conception. Résultat : le coût des travaux incomberait à la copropriété (qui n’a pu être jointe ce week-end). « Tant qu’elle n’a pas signé le devis, nous ne pouvons pas faire les travaux », plaide Otis.

« Franchement, qui est coupable, nous, on s’en fiche. Ils ont qu’à faire des réunions entre eux. Nous, la seule chose qu’on demande, c’est d’avoir nos ascenseurs », soupire Fatoumata, 57 ans, une habitante du 8e de cette tour au cœur de la copropriété géante.

http://www.leparisien.fr/grigny-91350/essonne-leur-ascenseur-est-en-panne-depuis-3-ans-13-06-2011-1491077.php

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