mercredi 12 janvier 2011

Scandale de la dioxine : l'UE veut contre-attaquer

Les crises alimentaires provoquées par des contaminations des aliments pour les animaux sont récurrentes au sein l'Union européenne : Belgique en 2006, Italie en 2008, Irlande en 2009... et désormais, Allemagne. Environ 4700 exploitations agricoles ont été fermées à titre préventif la semaine dernière dans ce pays, après la découverte d'une contamination à la dioxine. Des niveaux de ce résidu toxique deux fois supérieurs à la normale ont été décelés dans plusieurs poules d'élevage. Le ministère fédéral de la Consommation a précisé samedi que les volailles avaient été abattues et leurs carcasses détruites. Des oeufs potentiellement contaminés ont été exportés vers le Royaume-Uni et les Pays-Bas, ainsi que vers la France dans une moindre mesure - même s'ils contenaient des niveaux a priori faibles de dioxine. Désormais, c'est dans de la viande de porc que la contamination a été décelée. "Cette viande n'est donc pas commercialisable (...), les animaux vont devoir tous être abattus et leurs carcasses seront brûlées", a indiqué un porte-parole du ministère de la Consommation de Basse-Saxe. Il n'a pu préciser le taux exact détecté, ni même si la limite était largement franchie ou non. Face à l'ampleur de la crise outre-Rhin, et face à la répétition de ces scandales, la Commission européenne envisage de réglementer les activités des fabricants de compléments alimentaires pour animaux afin de rassurer les consommateurs. Une réunion lundi soir à Bruxelles avec les représentants de l'industrie a été très "décevante", car "aucune proposition concrète n'a été présentée" pour éviter les contaminations comme celle à la dioxine découverte en Allemagne, a reconnu un des porte-parole de la Commission. Les industriels ont donc été priés de revenir avec des propositions "à la fin du mois" de janvier pour permettre des actions sur une base volontaire. Sinon la Commission envisage de réglementer au niveau européen, a-t-il indiqué. Les soupçons qui pèsent sur Harles und Jentzsch La ministre allemande de l'Agriculture Ilse Aider s'est prononcée en ce sens. Elle a annoncé lundi son intention de proposer au niveau européen une interdiction de produire sur un même site à la fois des produits destinés à l'alimentation des animaux et des graisses "techniques" destinées à l'industrie. Elle a également préconisé un "durcissement des procédures d'agrément pour les fabricants de compléments alimentaires pour animaux". Car si l'origine exacte de la contamination reste incertaine, les soupçons sur une entreprise du nord du pays, dans le viseur des autorités depuis le début du scandale, se multiplient. Il s'agit du fabricant de graisses animales Harles und Jentzsch, soupçonné d'avoir mélangé des huiles destinées à l'industrie à des graisses destinées aux aliments pour animaux. Des soupçons d'escroquerie et de fraude fiscale s'ajoutant aux possibles infractions à la législation sanitaire. "Beaucoup de choses laissent à penser que l'entreprise a trompé ses clients et a transformé des acides gras de faible qualité en aliments à bétail chers", a déclaré ce week-end le porte-parole du ministère de l'Agriculture de l'Etat régional de Basse-Saxe, Gert Hanne, à un quotidien régional. Les propositions de la ministre allemande de l'Agriculture devaient être discutées mardi à Bruxelles par les représentants des gouvernements de l'UE réunis au sein du comité permanent pour la sécurité animale. La Belgique devait notamment présenter les mesures de contrôle mises en place dans le Royaume depuis la contamination de 1999. La crise avait fait chuter le gouvernement dirigé par le chrétien démocrate flamand Jean-Luc Dehaene et coûté des milliards d'euros pour dédommager les éleveurs. Aucune décision n'était toutefois attendue mardi à l'issue de cette réunion d'experts. Le sujet devrait en revanche être discuté par les ministres de l'Agriculture lors de leur réunion le 24 janvier.
 http://lci.tf1.fr/science/sante/2011-01/scandale-de-la-dioxine-l-ue-veut-contre-attaquer-6218826.html

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