jeudi 13 janvier 2011

La polémique linguistique fait rage chez Miss Belgique

Le couronnement de la plus belle femme du royaume aurait pu incarner un moment d'union et de détente, dans une Belgique en proie aux dissensions linguistiques. Il n'en fut rien. Controverse, attaques et justifications font les choux gras de la presse du plat pays, depuis dimanche, à l'occasion de l'élection de la nouvelle Miss Belgique. Dimanche soir, au casino de Knokke, Justine De Jonckheere, Miss Flandre Occidentale, une jeune étudiante en droit de 18 ans, est élue Miss Belgique 2011. Très vite, la polémique s'installe. En effet, la gagnante, d'expression néerlandophone, devance sa seconde dauphine, Larissa de Castro (Miss Flandre Orientale) mais surtout sa première dauphine, "la Liégeoise Chloé Saive, jugée beaucoup plus charmante par la plupart des observateurs... mais ne parlant pas néerlandais", observe le site internet de Sud Presse, un groupe de presse belge francophone consacrant un dossier complet à ce sujet, intitulé "Miss Belgique 2011, une Miss très polémique" (voir ici). "Faut-il être bilingue pour devenir Miss? La question est ouverte", interroge Sud Presse qui souligne, de plus, que "Miss Brabant Wallon, Maureen Lazard, soulève une question bien plus grave: selon elle, le concours est truqué, ce qu'elle a prouvé en donnant le nom de la gagnante... une heure avant la proclamation". Une "chouchoute" néerlandophone Ainsi, interviewée, dimanche, dans les coulisses du concours de beauté par Radio Nostalgie, après son élimination, mais avant la victoire de Justine De Jonckheere, Maureen Lazard répondait, à la question "Qui va gagner?", en ces termes : "On le sait depuis le début, c'est Justine de Jonckheere. C'est la chouchoute de Darline (Darline Devos, la présidente néerlandophone du comité Miss Belgique, NDLR)." "Quatre mois avant la fin, on savait qui c'était", assène la candidate (écoutez-la, ici). "Pour Miss Namur, Justine aurait eu un traitement de faveur du début jusqu'à la fin", analyse le site internet belge 7 sur 7 qui rapporte également, lundi, que ces accusations sont "catégoriquement" niées par Darline Devos "dont le vote compte pour 1/3 avec celui du jury et celui du public". "Pour moi, il s'agit uniquement de jalousie", se défend Miss Belgique 2011, dans une interview, mardi, sur le même site (voir ici) : "Je pense que c'est la déception qui parle. Ca devrait aller mieux dans quelques semaines. Il n'y a pas que Darline qui vote, il y a aussi le public et le jury. Et je ne connaissais pas les membres du jury donc comment vouliez-vous que je triche?" L'argent des SMS Tricherie, le mot est lâché. Lundi, le grand-père de Lara Binet, Miss Province de Liège (francophone), contactait La Dernière Heure Les Sports pour indiquer qu'il attaquait le comité de Miss Belgique en justice "pour tricherie et abus de confiance", rapporte le quotidien belge, le lendemain. Son exigence : obtenir le remboursement des 14.000€ de SMS en faveur de sa petite-fille. "Ils (le comité Miss Belgique, NDLR) nous avaient affirmé que la Miss qui recevrait le plus de votes SMS gagnerait le prix de Miss SMS mais était également assurée d'une place en finale", explique-t-il, poursuivant : "Pas une seule fois au cours de la soirée, il n'a été fait état des votes SMS que l'on pouvait par contre voir sur le site du Comité." Or, d'après lui, "Lara était en tête avec plus de 14.000 messages. Nous demandons qu'ils restituent l'argent de ces SMS. Chacun coûtait 1 euro. Donc, nous désirons que plus de 14.000 euros soient reversés aux Restos du Cœur de Liège car nous estimons que les votes viennent principalement de cette région". "Se frapper sur la cafetière" Dans une Belgique déchirée par les conflits linguistiques entre les deux communautés d'expression néerlandophone et francophone (sans compter la communauté germanophone), les problèmes politiques s'immiscent donc jusque dans le concours Miss Belgique. "Chaque année pointées du doigt par la presse du nord du pays, les lacunes des jeunes filles francophones dans l'apprentissage du néerlandais sont le sujet préféré de nombreux journalistes flamands", note La Dernière Heure Les Sports, mardi, dans un contexte où les rumeurs selon lesquelles les candidates néerlandophones seraient privilégiées ont la dent dure. Lucie Demaret, Miss Hainaut francophone, lance même un message aux futures candidates à l'élection, mardi, sur le site 7 sur 7 (voir ici) : "Je déconseille vivement aux francophones de participer à ce concours." On pouvait aussi, par exemple, lire, mardi, sur le site de Sud Presse que "quelques-unes des candidates ont déclaré que la Belgique devrait se séparer. L'une d'entre elles aurait déclaré: 'Bart de Wever (un homme politique belge néerlandophone, NDLR) a raison. Flamands et Wallons n'ont plus rien en commun.'" Et un internaute de s'amuser, dans un message posté sur ce site : "Grâce à ces jeunes donzelles, on va tous et toutes se frapper sur la cafetière." "On va vraiment y parvenir, à la séparation", conclut-il.
 http://lci.tf1.fr/people/2011-01/la-polemique-linguistique-fait-rage-chez-miss-belgique-6219903.html

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