lundi 10 janvier 2011

Dioxine : mauvaise passe pour la viande allemande

La ministre allemande de l'Agriculture ne décolère pas. Dans un entretien au journal dominical Bild am Sonntag, Ilse Aigner a appelé à des sanctions sévères contre les responsables du scandale à la dioxine en Allemagne. Et de souligner : "On ne peut se débarrasser du soupçon qu'énergie criminelle et manque de scrupule effrayant sont associés". Car le scandale a des effets qui vont bien au-delà des frontières allemandes. Les premières mesures de restriction ont été annoncées ce week-end : samedi, la Corée du Sud et la Slovaquie ont interdit temporairement les importations de viande allemande. L'agence russe de surveillance de l'agriculture a également annoncé un renforcement des contrôles sur la viande en provenance d'Allemagne et d'autres pays européens, sans toutefois préciser lesquels. Environ 4700 exploitations agricoles ont été fermées à titre préventif cette semaine en Allemagne, après la découverte de cette contamination. Des niveaux de dioxine deux fois supérieurs à la normale ont été décelés dans plusieurs poules d'élevage. Le ministère fédéral de la Consommation a précisé samedi que les volailles avaient été abattues et leurs carcasses détruites. L'origine exacte de la contamination reste incertaine, mais les soupçons sur l'entreprise du nord du pays, dans le viseur des autorités depuis le début du scandale, se multiplient. Premières réouvertures d'exploitations Ces annonces de restriction des importations font poindre la menace d'une extension de la crise aux viandes de porc et de volaille, alors qu'en Allemagne, les résultats des derniers tests étaient plutôt rassurants. Le ministère allemand de l'Agriculture a annoncé samedi que trois tests effectués dans des abattoirs à volailles destinées à la distribution ont donné des résultats "largement inférieurs à la limite autorisée". Six autres tests pratiqués sur de la viande de porc ont également laissé apparaître un niveau de dioxine compatible avec la réglementation, a-t-il ajouté. Plusieurs centaines d'exploitations fermées par précaution ont pu rouvrir, a indiqué samedi soir le ministère de l'Agriculture, précisant qu'il s'agissait essentiellement d'exploitations laitières. Le ministère espère que d'autres exploitations pourront rouvrir dans les jours qui viennent. "Dès que nous recevons des résultats qui écartent tout risque" l'exploitation peut reprendre son activité, a ajouté le porte-parole. Du côté des enquêteurs, les reproches envers le fabricant de graisses animales Harles und Jentzsch s'élargissent, des soupçons d'escroquerie et de fraude fiscale s'ajoutant aux possibles infractions à la législation sanitaire. "Beaucoup de choses laissent à penser que l'entreprise a trompé ses clients et a transformé des acides gras de faible qualité en aliments à bétail chers", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Agriculture de l'Etat régional de Basse-Saxe, Gert Hanne, à un quotidien régional. L'écrasante majorité des entreprises touchées se trouve en Basse-Saxe, où la société Harles und Jentzsch a livré en novembre et décembre des graisses contaminées destinées à la fabrication d'aliments pour animaux. La mesure frappe surtout des élevages porcins, mais aussi des entreprises laitières, et durera jusqu'à ce que soit prouvée l'absence de contamination dans leurs produits.
http://lci.tf1.fr/science/sante/2011-01/dioxine-mauvaise-passe-pour-la-viande-allemande-6217483.html

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