samedi 23 novembre 2013

Gers : maltraitance sur des enfants handicapés

Ils pointent des « pratiques d’un autre âge, d’atteintes à la dignité humaine, de manque d’hygiène et de pédagogie à la régression ». Des associations d’aide aux handicapés, le syndicat - du Gers et un collectif de salariés et d’anciens employés de l’institut médico-éducatif (IME) Maison d’enfants de Moussaron, basé à Condom (Gers), dénoncent des maltraitances dans cet établissement privé accueillant près de 80 enfants et jeunes adultes lourdement handicapés.

 
Ils réclament « qu’un administrateur provisoire soit nommé à la de l’IME ».

Ces associations s’appuient en particulier sur des témoignages de salariés et sur un récent rapport de l’agence régionale de santé (ARS) qui soulignent « de graves dysfonctionnements dans les conditions d’installation et de fonctionnement ». L’alerte a été donnée en mai par les associations auprès de l’ARS et du ministère de la Santé.

Sous couvert d’anonymat, une salariée de l’IME de Condom raconte que « les dysfonctionnements ont lieu notamment dans le bâtiment des polyhandicapés. Les enfants y sont enfermés la nuit dans des box, sans eau, ni toilette, parfois nus pour qu’ils ne déchirent pas leurs vêtements. Des contentions sont effectuées sans aucun respect des règlements. Et, quand nous signalons ces problèmes à la direction, nous sommes menacés de perdre notre travail. » Des déclarations appuyées par l’Association départementale des paralysés de France (APF) qui dit avoir prévenu des élus. « C’est inadmissible que personne ne cherche à savoir ce qui se passe dans cet IME, peste Anne-Marie Nunez de l’APF du Gers. Nous ne voulons pas la fermeture de l’établissement mais sa mise sous tutelle. » La direction conteste formellement ces accusations de maltraitance. Elle souligne que deux salariés ont été condamnés en 1999 pour les mêmes accusations.

« Cabale » selon la direction

« L’ARS a mis en place un comité de suivi une fois par mois afin d’améliorer la quarantaine d’éléments pointés, notamment les conditions d’hébergement dans certains bâtiments et l’accompagnement médico-social, explique Philippe Lacroix, chef de service. Nous mettons tout en œuvre pour assurer ces préconisations. Nous considérons que ces accusations de maltraitance sont une cabale interne, aux relents de lutte des classes contre un propriétaire privé. »

De son côté, l’ARS confirme les dysfonctionnements. L’IME a jusqu’au 15 décembre pour les rectifier mais les plus importants ont déjà été corrigés.

« Les 29 pensionnaires ayant plus de 20 ans, qui ne doivent pas être dans cet établissement, ont été réorientés ailleurs : c’est le cas pour dix d’entre eux et sept ou huit autres le seront bientôt, souligne Monique Cavalier, directrice générale de l’ARS Midi-Pyrénées. La surveillance de nuit par du personnel compétent est aussi déjà corrigée. C’est le début du retour aux bonnes pratiques dans l’intérêt des enfants et des familles. »

http://www.leparisien.fr/societe/gers-maltraitance-sur-des-enfants-handicapes-23-11-2013-3343127.php

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