jeudi 24 octobre 2013

Le viager a mal tourné: des victimes azuréennes racontent

Claudine et Camille avaient vendu en viager pour vivre mieux leurs vieux jours. La société acheteuse n’existe plus. Ils appellent les autres victimes à se regrouper.
Claudine R, 79 ans, peine à retenir ses larmes. Le matin même, elle était au TGI de Grasse avec d'autres victimes de Life Invest Fund 3 C, une société américaine disposant d'une filiale française à Fréjus, à qui elle avait vendu son bien en viager, une maison avec jardin dans le quartier des Canebiers contre un bouquet de 90.000 euros plus une rente viagère de 1200 euros par mois.
C'était en 2008. La même année, Camille H, 77 ans, vendait son trois-pièces en centre-ville, moyennant un bouquet de 32.000 euros plus une rente viagère de 380 euros. « Ils ont payé pendant trois ans. Parfois les mensualités arrivaient en retard, mais ils rattrapaient le mois suivant», raconte Camille. Jusqu'à ce que la Société Life Iinvest arrête définitivement de payer. C'était en février 2012 (1).
Pour vivre mieux
«Quand j'ai appelé la société à Fréjus, au téléphone une secrétaire m'a dit : « Vous n'êtes pas près d'être payée ». J'ai demandé : alors qu'est-ce que je fais. Elle m'a répondu: « Prenez un huissier», raconte Claudine R.
« Cette décision de vendre en viager, c'était pour vivre un peu mieux», explique Camille L, qui vit avec une petite retraite d'artisan.
Les époux R. avaient fait construire leur maison aux Canebiers en 1983. Ils s'y sont installés en 1985. « Ça devenait trop grand, alors on a cherché à vendre. On avait des acheteurs à 745.000emais mon mari qui était très fatigué, ne voulait pas déménager. Il m'a dit : tu es chez toi là, tu es bien. On va vendre en viager, comme ça tu seras à l'abri. La première année, j'ai touché les 1200epar mois, l'année suivante, c'était plus que 1100e, pour une question d'indice qui avait baissé, m'a-t-on dit alors».
Quand Claudine a demandé à sortir du viager, pour clause de non-paiement, on lui a répondu que ce n'était pas valable. Et qu'il fallait aller jusqu'au procès.
Entre-temps, Life Invest a été en faillite et convertie en liquidation judiciaire, une procédure confirmée en appel à Aix le 16 mai dernier.
« Moi je veux sortir du viager et mettre ma maison en vente», répète Claudine. L'audience du 7 octobre qui s'est tenue au TGI de Grasse devait statuer sur son cas et celui d'autres victimes de Life Invest qui comme elle souhaitent résilier ce viager. Le jugement a été mis en délibéré au 18 novembre prochain. Mais le dossier, très technique, semble compliqué. « D'autant plus que le liquidateur judiciaire aurait un repreneur susceptible de racheter un maximum de viagers», nous dit une source proche du dossier.
En attendant le rendu du jugement, Claudine R. va déposer plainte pour escroquerie. Et avec Camille L. et d'autres personnes rencontrées à l'audience, ils ont décidé de créer une association de défense et de recours des victimes de Life Invest (2).

http://www.nicematin.com/cagnes-sur-mer/le-viager-a-mal-tourne-des-victimes-azureennes-racontent.1489144.html

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Il est malheureux que de nombreux notaires ne connaissent pas les limites légales de la mise en jeu de la clause résolutoire prévue dans tous les contrats de vente en viager.

VID a dit…

Aux victimes de Life Invest:
Vous avez été poussé dans le piège par les agences et les notaires, les deux professions ont faillis à leur devoir de conseil. Vous n'êtes pas les premiers. Contactez VID (viager-infos-danger@laposte.net) ou (dixneuf.neuf@laposte.net) nous vous ferons part de notre expérience (malheureuse comme la votre!)peut-être vous servira-t-elle.