lundi 14 octobre 2013

Ils ne répondent pas à une invitation de Pôle Emploi, des chômeurs menacés de radiation

Plusieurs demandeurs d'emploi du Nord-Mosellan ont reçu une menace de radiation pour ne pas s'être rendus, ni avoir répondu à une simple invitation de Pôle Emploi. L'association Recours Radiation dénonce "un véritable piège pour les chômeurs".

Dans le département de la Moselle , plusieurs dizaines de demandeurs d' emploi ont reçu une invitation de Pôle Emploi leur proposant de participer en septembre "à un recrutement" pour des postes en contrats aidés dans l'Education nationale. N'étant pas intéressés, plusieurs d'entre eux ne se sont pas rendus à ce rendez-vous, qu'ils avaient jugé facultatif. Mais contre toute attente, Pôle Emploi leur a envoyé quelques jours plus tard un courrier d'"avertissement avant radiation pour non présentation à un entretien suite à une convocation", tout en faisant référence à l'invitation reçue auparavant.

Dans ce second courrier, Pôle Emploi précise aux demandeurs d'emploi qu'ils disposent "d'un délai de 10 jours" pour justifier leur "absence" à cette "convocation". Sinon, "je serai contraint (...) de procéder à votre radiation de la liste des demandeurs d'emploi pour une durée de 2 à 6 mois", dit le directeur de l'agence de Thionville, dans un courrier que s'est procuré MYTF1News.
Cette menace de radiation "n'est pas légale", critique  l'association Recours Radiation, qui rappelle que cette procédure est "exclusivement réservée aux absences de convocation" selon l'article  L5412-1 du code du Travail. "Cette opération 'invitations' en nombre est un véritable piège pour les chômeurs qui ne sont pas intéressés par les contrats dits aidés", dénonce sa présidente Marie-Rose Pechallat. "Contrairement à une convocation, à aucun moment il n'est écrit sur cette invitation que les demandeurs doivent s'y rendre et qu'ils pourraient être radiés s'ils décidaient de ne pas venir", poursuit l'ancienne conseillère Pôle Emploi.
"Un simple coup de semonce"
"Ils sont sur le fil du rasoir de la légalité", commente à son tour  Ludovic Louis, secrétaire régional du SNU-Lorraine. "S'agissant de contrats aidés, de postes peu qualifiés, ils s'adressent à un public en situation difficile et jouent sur l'ambiguïté des mots : invitation, convocation".
Interrogé par Le Républicain Lorrain, Pascal Sinnes, le directeur de l'agence Pôle Emploi Saint-François de Thionville s'est contenté de dire que cet avertissement était un "simple coup de semonce adressé à des demandeurs d'emploi qui n'ont même pas daigné s'excuser de leur absence". Mais pourquoi avoir envoyé une invitation au lieu d'une convocation ? "Nous sommes parfois coincés entre des termes juridiques et des termes moins officiels qui permettent d'établir une relation de confiance avec les demandeurs d'emploi, se défend un porte-parole de Pôle Emploi. Et quand on privilégie les seconds, on nous le reproche". De quoi créer la confusion chez les chômeurs.  
 

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