lundi 5 août 2013

L’administration déclare un Varois mort en juin puis le ressuscite en août

« Monsieur, vous êtes mort depuis novembre 2011 », a annoncé une conseillère de la caisse d’allocation familiale à Stéphane Masson, collobriérois âgé de 54 ans et pourtant bien portant.
C’est un ressuscité.Il l’a appris jeudi, avec un soulagement certain.Considéré comme décédé en juin par la caisse d’allocations familiales (Caf) du Var, la situation de Stéphane Masson, un Collobriérois âgé de 54 ans, vient d’être régularisée, lui a-t-on annoncé par téléphone. Ouf!
Malgré une fin heureuse, c’est parce que sa mésaventure est susceptible de se reproduire et de toucher n’importe qui, qu’il a décidé de témoigner. « Au début, j’ai pris mon décès avec bonne humeur, glisse celui qui avait conclu le mail envoyé en désespoir de cause à Var-matin d’un grinçant “Outre-tombe… ment vôtre” et qui rigole quand on lui présente des condoléances, mais à la fin, ça m’a énervé. »
Auto-entrepreneur – on peut le croiser sur le marché de port La Gavine, à Hyères, où il vend des produits qui font la renommée de Collobrières – il a été victime d’un grave accident en avril.
« Je suis vivant ! » –  « Prouvez-le »
« J’ai constitué un dossier de demande du revenu de solidarité active en juin.J’ai été convoqué à la Caf de La Garde, où une conseillère m’a dit “Monsieur, vous êtes mort depuis novembre 2011”. Elle avait le ton de quelqu’un qui y croyait! Je lui ai rétorqué : “Mais je suis vivant”.Elle m’a répondu “Il faut le prouver”. Commence alors un parcours du combattant. Le certificat d’acte de naissance, même verbalement validé par la commune de Versailles qui l’a émis, ne suffit pas.Ni le « certificat de vie » signé par le médecin chef de l’hôpital Léon-Bérard, à Hyères, où Stéphane Masson est soigné. « La semaine dernière, je n’étais toujours pas vivant! La conseillère technique m’a dit qu’elle ne pouvait pas appuyer sur un bouton pour me ressusciter... »
Dix-sept assurances vie
Entretemps, il mène son enquête et apprend que son acte de décès a été enregistré à l’ambassade de France d’Abidjan (Côte d’Ivoire) et, par le fichier national des assurances, qu’il a souscrit dix-sept assurances vie… C’est donc une « classique » usurpation d’identité qui est la cause de ses déboires.
Du côté de la Caf, le médiateur administratif observe qu’effectivement un recoupement avec le répertoire national d’identité, lors de l’établissement du dossier de M.Masson, a conclu au décès de celui-ci, « mais qu’à la vue des documents envoyés par la mairie de Versailles et de ceux fournis par l’intéressé, le traitement du dossier allait s’accélérer pour que la situation soit rapidement réglée. » En tout état de cause, voilà une mésaventure qui restera gravée in memoriam.
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http://www.nicematin.com/derniere-minute/l%E2%80%99administration-declare-un-varois-mort-en-juin-puis-le-ressuscite-en-aout.1380217.html

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