samedi 3 août 2013

Elle se retrouve au chômage malgré une promesse d'embauche

Alors que le taux chômage atteint des sommets en France et frise les 11 %, au sein même de Pôle emploi, symbole de la lutte contre le chômage, on refuse l'embauche à certains employés en CDD après leur avoir fait croire à une éventuelle titularisation. C'est l'amère expérience qu'a faite Stéphanie, une mère de famille en situation précaire, qui a travaillé 8 mois durant comme conseillère.
Un CDD puis une promesse d'embauche, puis finalement non, puis un nouveau CDD, nouvelle promesse et puis… au revoir. Ça résume la galère connue par cette Rémoise lors de son passage à Pôle emploi en tant que conseillère.
Stéphanie aimait pourtant son travail et collègues et responsables saluaient tous son efficacité, pourtant le CDI tant espéré et maintes fois promis par le Pôle emploi s'est bel et bien envolé. Après 8 mois de bons et loyaux service, on la remercie pour recruter à sa place… un autre CDD. Une situation contradictoire aux discours et annonces officiels qui prévoyaient l'embauche de 2 000 CDI pour renforcer les effectifs de l'organisme.
Tout commence en septembre 2012, Stéphanie intègre pour une durée de quatre mois un centre d'appel situé rue Roosevelt où son rôle est de prospecter les entreprises et de négocier des offres d'emploi « J'étais épanouie dans mon travail, je m'éclatais », confiait-elle.
Mail de mauvais augure
L'évaluation de ses compétences est positive et les entretiens concluants : l'embauche se profile, le 24 janvier, elle reçoit un e-mail de la part de sa responsable de service : « Une bonne nouvelle, des recrutements en CDI auront lieu pour le 3949 et 3995 (Stéphanie est citée). La date de prise de poste sera déterminée dans les prochains jours ». Ce qui a surtout été déterminé dans les jours suivants, ce n'est pas la date de prise de poste mais bien le fait qu'on ne la titularise plus. En effet, un second mail en date du 28 janvier vient briser tous ses espoirs : « Nous vous informons que notre choix s'est porté sur un autre candidat »… Incompréhensible, sans même un mot d'excuse pour Stéphanie qui croyait dur comme fer à son embauche. Son contrat s'achève alors…
On la rappelle deux mois plus tard pour un nouveau contrat, toujours à Pôle emploi. Mettant son orgueil de côté, la mère de famille qui rencontre par ailleurs des difficultés financières accepte d'y retourner. Le 14 mai, un autre mail circule lui faisant à nouveau miroiter l'embauche en CDI pour l'informer plus tard qu'elle ne sera pas titularisée, l'histoire se répète et commence à agacer sérieusement la principale concernée. « J'ai envoyé plusieurs courriers dont un au directeur régional pour avoir des explications, on ne m'a jamais répondu, c'est Pôle emploi et sa politique de l'autruche… », raconte-t-elle écœurée. « Quand on sait que le leitmotiv de l'organisme c'est d'en faire plus pour ceux qui en ont le plus besoin, ça me fait bien rire ! »
À sa grande déception, son deuxième contrat s'est terminé il y a tout juste quelques jours, le 31 juillet et depuis elle est au chômage : « J'avais une vraie volonté d'intégrer l'entreprise mais au final, j'ai l'impression d'avoir été pressée comme un citron sans la moindre reconnaissance, ni considération. Si je travaillais dans le privé, j'aurais pu obtenir l'embauche après une action aux Prud'hommes, mais comme je suis dans le secteur publique, je n'ai qu'à me taire et sourire… »
Si elle n'attend plus rien aujourd'hui de Pôle emploi, cette mère de famille n'en demeure pas moins démoralisée par la tournure des événements. Bref il est certain qu'avec de telles pratiques au sein même de l'agence censée aider les demandeurs d'emploi à trouver du travail, on n'est pas prêt d'inverser la courbe du chômage si chère à notre Président.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/elle-se-retrouve-au-chomage-malgre-une-promesse-d-embauche-jna0b0n169588

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