mardi 13 août 2013

Belfort : sept cas de gale dans une maison de retraite

Ils sont surpris. Et ils peuvent l’être… Car c’est la première fois que le personnel soignant et la direction de la fondation Claude Pompidou (résidence Vauban) sont confrontés à des cas de gale au sein de leur établissement. « Sept résidants sont porteurs de la maladie » révèle Frédéric Robischung, le directeur des lieux.
C’est lundi dernier que deux aides-soignantes ont donné l’alerte. Après avoir consulté leur propre médecin traitant, suite à des démangeaisons, le diagnostic tombe : c’est bien la gale. Très vite, sous la responsabilité de Sophie Villemin, le personnel infirmier place à l’isolement sept résidants portant aussi les signes de cette maladie. « Il faut dans ces cas limiter toute propagation », explique Sophie Villemin. François Renard, le médecin coordonnateur est averti ainsi que l’ARS (Agence régionale de la santé) Franche-Comté. L’organisme assure alors un suivi régulier et aide la maison de retraite à mettre en place le dispositif pour gérer l’épidémie. « La gale n’est pas considérée comme une maladie grave. Elle ne requiert pas de déclaration obligatoire auprès de l’ARS comme la tuberculose », souligne Arielle Marquant, médecin responsable du département veille et alertes de l’ARS Franche-Comté. Cependant comme tout phénomène épidémique, toutes les précautions vont être prises…

Origine indéterminée

Ainsi les 89 résidants et tout le personnel encadrant (une cinquantaine), au contact direct de ces parasites, ont pris, hier soir par voie orale, le traitement antiparasitaire. « Il n’a pas d’interaction médicamenteuse », affirme François Renard. La molécule du médicament tue les sarcoptes (les acariens). Les sept résidants à l’isolement bénéficient en plus de soins spécifiques : un traitement local avec un spray anti-gale. « Des douches, de l’huile de soin, de la crème hydratante vont aussi permettre d’atténuer les démangeaisons », détaille Sophie Villemin. Des blouses de protection à manches longues et usage unique, masques et gants sont alors utilisés par l’équipe médicale.
Dès aujourd’hui, avec le renfort de trois infirmières volontaires, le personnel de l’établissement va s’employer à désinfecter l’environnement : literies, mobiliers, voilages, linge personnel, draps, taies.
« Les familles des résidants contaminés ont été alertées », souligne Frédéric Robischung, le directeur de Pompidou. Les autres sont averties par voie d’affichage au sein de la maison de retraite Vauban.
Quant à déterminer l’origine de la maladie, « on ne peut pas être affirmatif », répond le docteur Arielle Marquant. « Un patient était-il déjà porteur et aurait transmis cette gale aux aides-soignants ? », se demande-t-elle. Ou l’aide-soignant, par contact extérieur, est-il déjà porteur du parasite ? La question reste en suspens… Quoi qu’il en soit cette gale avérée « n’est pas due à un manque d’hygiène », garanti le médecin coordonnateur qui note une recrudescence de cette maladie depuis quelques années en France.
Et Frédéric Robischung de conclure : « Sur le fond, ce n’est pas dramatique mais l’inquiétude est justifiée chez nos résidants. Nous nous rendons disponibles pour eux et leurs familles et on répond à toutes leurs interrogations ». La transparence a du bon.

Qu’est ce que la gale ?

La gale est une maladie parasitaire. « L’homme est l’hôte exclusif de ce parasite », explique François Renard, médecin coordonnateur à la fondation Pompidou. « C’est un acarien qui va se loger sous la peau de l’homme et se reproduire ». Et cela va entraîner des petits boutons sous forme de lésions entraînant des démangeaisons », poursuit Arielle Marquant, médecin à l’Agence régionale de la santé. La période d’incubation de la gale est longue : de quatre à six semaines.
Les lésions chez les porteurs de la maladie se situent principalement entre les doigts de la main, sur les avant-bras, les coudes, au niveau de la ceinture abdominale et au niveau de l’aine. Le visage reste épargné.
« Les démangeaisons sont plus importantes la nuit », indique le médecin de l’ARS.

http://www.estrepublicain.fr/territoire-de-belfort/2013/08/13/sept-cas-de-gale-a-pompidou

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