vendredi 12 octobre 2012

Scandale de l'amiante : Martine Aubry convoquée par un juge

L'ex-Première secrétaire du PS pourrait être mise en examen dans le cadre d'une enquête sur les dégâts provoqués par l'amiante.

Martine Aubry est prochainement convoquée par un juge d’instruction parisien pour une possible mise en examen dans le cadre d’une enquête sur les dégâts provoqués par l’amiante, a-t-on appris lundi de source proche de l’enquête, confirmant une information de M6.
L’ex-première secrétaire du PS est convoquée en sa qualité de directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au ministère du Travail, la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy s’intéressant à l’action des pouvoirs publics face à l’amiante dans les années 70-80.
Des dizaines de hauts fonctionnaires, dont Martine Aubry, ont été entendus comme témoins depuis 2009 à ce sujet. Le caractère cancérogène de l’amiante est connu depuis les années 50 mais le premier décret réglementant son usage ne date que de 1977 et son interdiction de 1997. En 2005, un rapport sénatorial avait accablé l’Etat pour sa «gestion défaillante» de l’amiante.
Utilisée massivement en particulier dans le secteur de la construction, l’amiante est jugée responsable de 10 à 20% des cancers du poumon et pourrait provoquer 100 000 décès d’ici à 2025, selon les autorités sanitaires.
«Comme tous ceux qui travaillaient avec moi, j’avais la conviction que le décret de 1977 puis celui de 1987 nous permettaient de protéger efficacement la santé des salariés», avait dit Martine Aubry lors de son audition, comme témoin, consultée par l’AFP. «Aucune alerte n’est venue de la CNAM, du ministère de la Santé, d’autres acteurs ou des chercheurs pour nous dire que ce n'était pas le cas», dit-elle encore.
«La nécessité d’interdire l’amiante est intervenue avec l'étude Peto», du nom du scientifique britannique ayant mis en évidence en 1994 un risque de pathologies après des expositions de petite durée à l’amiante, a-t-elle dit.
Parallèlement, plusieurs membres du comité permanent amiante (CPA), considéré par les victimes comme la structure de lobbying des industriels du secteur dans les années 1980, ont été récemment mis en examen pour homicides et blessures involontaires.

http://www.liberation.fr/politiques,11

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