vendredi 20 juillet 2012

Prison: des détenus de Guyane dénoncent l’odeur, les cafards, l’humiliation

Odeur insupportable, cafards, rats, moustiques, humiliations... L’Observatoire international des prisons (OIP) a rendu publics dimanche des témoignages de détenus de la prison guyanaise de Rémire-Montjoly, à l’appui de recours à venir contre leurs conditions de détention.
Selon l’association, plus d’une cinquantaine de détenus lui ont écrit ces derniers mois «afin d’obtenir de l’aide pour engager des recours contre l’Etat au regard des conditions de détention qui leur sont imposées». Ces recours vont être déposés au tribunal administratif de Cayenne au cours de l’été.
Au 1er mai, il y avait dans ce centre pénitentiaire 632 détenus, pour 536 places.
Les témoignages, résume l’OIP, portent sur «les conditions déplorables de vie en cellule», l’absence d’hygiène, l’insécurité dans les parties communes, l’absence d’intimité aux parloirs, le manque de travail et d’activités...
«Il y a des cafards partout», témoigne un détenu. «Il y a beaucoup de cafards, fourmis et rats», dit un autre, les détenus faisant aussi état d’invasions d’hirondelles.
«L’odeur est insupportable», à cause des toilettes situées dans les cellules et séparées du reste de la pièce «par une simple cloison d’un mètre» de hauteur. «Nous utilisons un drap usé pour faire la porte».
«Les mauvaises odeurs sont partout, quand un de nous va aux toilettes, les autres sont obligés de mettre une serviette au nez... Je n’ai aucune intimité... C’est humiliant», témoigne un prisonnier, qui se «sent trop mal».
«Il n’y a aucune aération... Le vent ne passe pas, on meurt de chaud», disent les détenus.
Dans les douches, «horriblement sales», «il n’y a aucune intimité, nous sommes comme des animaux, en pleine nature, les surveillants peuvent nous voir nus et on peut facilement se faire tuer, agresser par d’autres détenus...»
Les parloirs quant à eux «ressemblent à des chambres froides pas lavées», et la fouille à nu est systématique après les visites. «Si je refuse, je suis obligé d’aller au mitard...».
Description d’une journée: «Le matin, vers 7 heures, on vient avec l’eau chaude. A 9 heures, c’est le début des promenades. A 11 heures, la fin des promenades. C’est tout, sinon, on est enfermés
 

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