Un ancien chef de service d'une association de
prévention de la toxicomanie a
poursuivi mercredi devant les prud'hommes d'Angers son
employeur pour l'avoir "placardisé", puis "licencié" après qu'il a dénoncé les
pratiques d'une infirmière qui dealait au sein de l'établissement.
Soutenu par une cinquantaine de collègues, patients et parents
de toxicomanes, Jean-Noël Delzenne, 59 ans, a raconté comment il avait été,
selon lui, "placardisé" à l'automne 2010 après avoir averti sa direction des
agissements de sa collègue qu'un patient toxicomane lui avait signalé. Mise à
pied, celle-ci l'avait alors accusé de détournement de méthadone et de
harcèlement sexuel, entraînant la mise à pied du chef de service. Réintégré
après une enquête interne, ce dernier avait été privé de ses principales
prérogatives, dont les entretiens individuels, l'accompagnement du sevrage au
CHU d'Angers et la formation.
"Protéger l'honneur de l'association du scandale"
"Je n'avais jamais fait l'objet du moindre blâme ou
avertissement de toute ma carrière. Je devais partir à la retraite en décembre
2013, cette histoire m'a démoli", a expliqué Jean-Noël Delzenne, qui a été
hospitalisé trois semaines en psychiatrie et a été licencié pour "inaptitude".
"Il lui a été demandé de se recentrer sur sa responsabilité de chef de service,
ce qu'il n'a pas accepté. L'affaire a été le révélateur d'un dysfonctionnement
dans ses pratiques de management", a soutenu l'avocat de l'Association
ligérienne d'addictologie, son employeur, évoquant les conséquences de la
réorganisation de cette structure, née de la fusion de plusieurs associations.
"Cet homme est la tête qu'on a coupée pour protéger l'honneur
de cette association du scandale qui venait d'y éclater", a défendu Me Vogoyau,
l'avocat de Jean-Noël Delzenne, signalant que l'ensemble de son équipe avait
démissionné ou été poussée vers la sortie depuis.
Sur le plan pénal, l'infirmière a fait en février l'objet d'un
simple rappel à la loi après la découverte de commande par SMS de "têtes de
cannabis" sur son téléphone portable, a indiqué la procureure de la République à
Angers, Brigitte Angibaud. Celle-ci avait été saisie
sur une plainte personnelle du chef de service. Le conseil des prud'hommes rendra sa décision le 19 septembre.
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