lundi 23 juillet 2012

G4S : le scandale qui enflamme l'Angleterre avant les Jeux

  • QUE DEVAIT FAIRE G4S ?
  • G4S est la plus importante société de gardiennage privée au monde. Elle emploie 650 000 personnes dans 125 pays. Choisie par le comité international olympique pour assurer le recrutement et la formation d'une partie des agents de sécurité lors des Jeux olympiques de Londres, qui débute le 27 juillet, elle avait passé un contrat avec le Locog (London Organising Committee of the Olympic Games, ou Comité d'organisation des Jeux olympiques de Londres). D'un montant de plus de 360 millions d'euros, ce contrat prévoyait que G4S fournisse 10 400 gardes pour les Jeux olympiques de Londres sur les 23 500 nécessaires au total.
    Le samedi 7 juillet, moins de trois semaines avant le début des Jeux, le gouvernement anglais a appris que G4S ne remplirait son contrat et ne fournirait qu'une petite partie des 10 400 gardiens attendus. Nick Buckles, le directeur général de G4S s'est excusé samedi 14 juillet sur la BBC : "Nous reconnaissons que nous avons sous-estimé la tâche de fournir du personnel pour les JO. Nous le regrettons profondément."
    • QUI VA ASSURER LA SÉCURITÉ DES JEUX OLYMPIQUES ?

    Le gouvernement anglais a annoncé le 11 juillet que 3 500 soldats seraient sollicités pour faire face à l'incapacité de G4S de fournir suffisamment d'agents de sécurité. Sur les 10 400 gardes prévus au départ, seuls 4 000 seraient aujourd'hui disponibles. Le Guardian annonce le 16 juillet que ce renfort serait insuffisant et que Londres devrait faire appel à des officiers de police anglais pour pallier le manque d'agents de sécurité.

    La presse révèle que les quelques gardiens formés par G4S sont incompétents. Le Daily Mail révélait le 11 juillet que, parmi les agents formés par G4S, 3 300 sont des adolescents âgés de 18 à 19 ans. Dans le Times du 14 juillet (lien abonnés) on apprenait que tous les gardes embauchés par la société de gardiennage "ne parlaient pas anglais".
    Le président du CIO a pourtant assuré que la sécurité des Jeux n'était pas remise en cause par le scandale G4S. "La sécurité est primordiale et importante pour tout le monde. Je pense que nous avons montré une bonne flexibilité avec le problème qui est survenu." L'enjeu est de taille, et l'inquiétude d'autant plus grande que Londres conserve le souvenir de quatre attentats meurtriers survenus le 7 juillet 2005... 24 heures après l'annonce de l'attribution à Londres des Jeux olympiques de 2012.
    • QUEL AVENIR POUR L'ENTREPRISE G4S ?
    Le premier ministre anglais, David Cameron, a affirmé : "Si les groupes ne remplissent pas leurs contrats, ils pourront être poursuivis." G4S pourrait devoir payer une amende de 10 à 20 millions de livres (13 à 25,5 millions d'euros) pour ne pas avoir rempli son contrat, et devra aussi couvrir le coût du déploiement des 3 500 soldats supplémentaires. En outre, l'entreprise pourrait perdre son principal client dans le pays, qui n'est autre que l'Etat.
    Déjà, lundi matin 16 juillet, l'action G4S a perdu 6,71 % à la Bourse de Londres. Nick Buckles, qui sera interrogé sur cette affaire par les députés de la chambre mardi 17 juillet, pourrait perdre son poste de directeur général.

    http://www.lemonde.fr/jeux-olympiques/

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