samedi 7 juillet 2012

Menace sur les enquêtes du scandale de l'amiante

Le soulagement des associations de victimes de l’amiante risque d’être de courte durée. Certes, mardi, la Cour de cassation de a cassé l’annulation — décidée fin 2011 par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de — des mises en examen de six dirigeants d’Eternit, une des principales entreprises qui a exploité et importé de l’amiante en . Ce produit pourrait, selon la plupart des experts, causer la mort de 100000 personnes d’ici à 2025 en France. Soit le plus grand scandale de santé publique de l’après-guerre.

Les procédures s’enlisent

Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Les premières plaintes, déposées en 1996, n’ont toujours pas débouché sur un procès. En outre, d’après nos informations, un autre dossier risque d’être vidé de sa substance. Il s’agit de celui de l’hôpital Saint-Louis à Paris dont plusieurs responsables demandent l’annulation de leur mise en examen (lire ci-dessous). Depuis des années, les procédures, qui concernent plus de 50 entreprises ou institutions en France, s’enlisent. Les victimes doivent, elles, affronter une inertie des pouvoirs publics, peu pressés de voir la justice épingler leur politique de prévention en matière de protection des ouvriers et des salariés.

A l’exception du dossier Eternit dont elle a été dessaisie l’an dernier, la juge d’instruction Marie-Odile Bertella-Geffroy se sent bien seule au sein du pôle santé de Paris. D’autant plus qu’elle est confrontée, selon elle, à un manque de moyens et un désintérêt des autorités pour ces affaires. « Depuis son origine, cette affaire est marquée par des actions de lobbying qui font tout pour éviter un procès, estime Emmanuel Poinas, vice-président du tribunal de Marseille et secrétaire général du syndicat FO-Magistrat. Nous avons dénoncé le manque de moyens du pôle de santé de Paris au gouvernement et à la haute hiérarchie de la justice. Nous n’avons toujours pas de réponse. » Demain, la juge doit rencontrer les avocats des victimes pour faire le point sur le dossier et leur faire part des difficultés qu’elle rencontre. Excédée, la magistrate dénonce cette situation dans nos colonnes.


http://www.leparisien.fr/faits-divers/

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