mardi 6 décembre 2011

La Bornala: ils n'ont pas accès à leurs garages depuis 35 ans!

À cause d’un conflit avec un voisin, les boxes sont condamnés... depuis la construction de l’immeuble
C'est une histoire qui dure depuis plus de trente ans. Et dont les détails se perdent dans le brouillard des souvenirs. Pourtant, c'est une histoire incroyable. Une propriétaire qui s'estime spoliée*, un promoteur qui disparaît… et nous voilà partis pour un feuilleton à rebondissements, tout droit sorti de la tête d'un scénariste fou.

Il y a 35 ans, au 32-34 de l'avenue de la Bornala, se dressaient trois petites maisons. « Un jour, un promoteur a voulu construire un immeuble sur le terrain d'à côté, qui était vacant », raconte Nicole Venturelli, qui habite le quartier depuis quarante ans.

Pour aménager les garages qu'il souhaite bâtir, ledit promoteur demande à la propriétaire des maisons de lui céder un petit morceau de son terrain : « Il avait besoin d'une bande d'1,50 mètre le long de l'immeuble, pour créer l'allée d'accès, complète Nicole Venturelli. En échange, il lui avait promis un appartement dans le bâtiment. »Un accord dont les détails se sont perdus avec les années. Mais les faits sont là : « Le promoteur n'a jamais honoré sa promesse. Et il s'est évanoui dans la nature une fois l'immeuble bâti. »

« Une voiture est toujours bloquée »

Après le décès du promoteur, la propriétaire du terrain se retourne contre les copropriétaires. Se sentant spoliée, elle récupère le bout de terrain cédé en clôturant toute la parcelle. Et voilà que les garages, situés derrière l'immeuble, deviennent totalement inaccessibles. « Il y a une voiture bloquée dans un box depuis 35 ans »,assure Nicole Venturelli.
Évidemment, la propriétaire flouée ne s'arrête pas là. Le dossier passe au tribunal où elle obtient gain de cause en première instance. Puis perd en appel, avant de gagner à nouveau en Cassation.

« Elle voulait faire détruire tous les balcons de l'immeuble qui donnaient sur son terrain et qui ''empiétaient'' sur sa parcelle », détaille Nicole Venturelli. Les balcons ne bougeront pas mais, entre-temps, les trois petites maisons se sont vidées de leurs locataires et, petit à petit, sont tombées en ruine.

Lassés des rats et des squatters, les copropriétaires de l'immeuble attaquent en justice à leur tour.

« La Ville a fini par s'en mêler, parce que tout ça devenait insalubre et dangereux. » La propriétaire est mise en demeure de faire le nécessaire. Et comme rien ne se passe, la Ville a fini par prendre la décision de raser l'ensemble.

Depuis, le terrain est toujours clôturé. Et la nature a repris ses droits.
*Nous avons essayé, sans succès, de la contacter.

http://www.nicematin.com/article/nice/la-bornala-ils-nont-pas-acces-a-leurs-garages-depuis-35-ans

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