dimanche 7 août 2016

Le coq rappelé à l’ordre à Champenoux !

Coooocooooricooo » Eh oui ! Vous l’avez reconnu ! L’inimitable chant du coq au petit matin. Tout le monde n’apprécie pas forcément. Comme vient de le découvrir Philippe Perrin, un habitant de Champenoux propriétaire d’un superbe coq nègre-soie.
Ce chef d’entreprise d’une cinquantaine d’années a acheté son fier gallinacé en mai dernier. Il l’a installé dans un poulailler au fond de son jardin. Avec deux poules et quatre poussins.
« C’est un plaisir d’aller leur donner des graines de bon matin et de récupérer des œufs de temps en temps. Et puis c’est bon pour l’environnement puisqu’on leur donne à manger les déchets alimentaires », s’enthousiasme Philippe Perrin qui met en avant, également, le bonheur de ses petits enfants face à son poulailler.

« C’est aussi une nuisance sonore »

Mais tout le monde ne partage pas cet engouement. « Car un coq, c’est aussi une nuisance sonore », fait remarquer Roland Thiriat qui habite la maison la plus proche du poulailler. Souffrant de narcolepsie, l’homme a des problèmes de régulation du sommeil et il avait moyennement apprécié, il y a quelques années, lorsque son voisin avait hébergé deux coqs. L’irruption d’une fouine dans le poulailler avait toutefois vite réglé le problème.
Le retour des gallinacés dans le jardin d’à côté va-t-elle raviver ce conflit de voisinage ? « J’ai dit que je ne voulais pas plusieurs coqs car ils se bagarrent tout le temps et c’est insupportable. Mais s’il y a un seul coq, ça va. J’ai grandi dans un village et je trouve normal qu’il y ait des bruits d’animaux à la campagne », explique Roland Thiriat. Mais tous les voisins du coq n’ont pas l’esprit aussi large et l’oreille aussi compréhensive.
L’un d’entre eux est allé se plaindre au maire de Champenoux du chant intempestif du volatile. « C’est vrai que de temps en temps, il chante un petit coup à 2 h du matin. Mais c’est très rare. Sinon c’est entre 4 h 30 et 5 h et le soir à 18 h », plaide Philippe Perrin qui se fait l’avocat de son coq.
Il n’empêche. Le maire lui a écrit il y a quelques jours pour lui rappeler l’existence de l’article R133-31 du code de la santé publique. Ce texte prévoit qu’« aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité porter atteinte à la tranquillité du voisinage ».

« Il y a des problèmes plus graves dans le monde »

Le premier magistrat de Champenoux ne s’est pas contenté d’une missive juridique et aride. Il a trempé sa plume dans l’humour pour demander au propriétaire du coq « d’admonester une correction » à son « animal insolent » et de l’obliger à aller présenter ses excuses au voisinage.
Philippe Perrin a répondu sur le même ton ironique : « Il ira personnellement présenter ses plus plates excuses à nos voisins. »
Plus sérieusement, il ne voit pas très bien comment il pourrait empêcher son « animal sans foi, ni loi » de chanter. Sauf à le cuisiner avec une sauce au vin. Ce qui n’est pas à l’ordre du jour. D’autant que le propriétaire du coq est persuadé d’être dans son bon droit. Rien n’empêche en effet un particulier d’avoir le symbole de la France dans son jardin.
« C’est un animal de compagnie au même titre qu’un chien ou un chat », souligne Philippe Perrin qui estime avoir aussi la morale avec lui : « On s’inquiète du chant d’un coq alors qu’il y a des problèmes nettement plus graves dans le monde. » Plus graves, sans aucun doute. Plus pittoresques, ce n’est pas sûr.

http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-agglomeration/2016/08/07/le-coq-rappele-a-l-ordre-a-champenoux

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