lundi 17 septembre 2012

Nogent-sur-Marne : mini-jupes et décolletés interdits au lycée

C’est une jupe écossaise, qui n’arrive pas tout à fait au genou, un short gris « tout simple »… Autant de morceaux de tissu que les adolescentes scolarisées au groupe scolaire Edouard-Branly de Nogent devront laisser au placard jusqu’aux prochaines vacances. Selon plusieurs témoignages, depuis la rentrée, les tenues sont inspectées à l’entrée de l’établissement et les élèves rabroués si leurs vêtements ne conviennent pas aux surveillants et professeurs
« Le prof nous a dit : Ce n’est plus les vacances, vous laissez les shorts à la maison », raconte cette élève de 1re. « Fini les jupes, les débardeurs et les décolletés plongeants au lycée, rapporte cette autre adolescente, vêtue d’un sobre haut noir sous son blouson en cuir. On nous demande de nous changer pendant la pause du midi si on n’est pas correctement habillées. »

Le règlement intérieur de cet établissement public situé dans un quartier chic stipule qu’« une attitude correcte et une tenue décente sont toujours exigées. Le port du couvre-chef ne respecte pas les convenances habituelles ». Si les règles écrites n’ont pour l’instant pas changé avec l’arrivée d’un nouveau proviseur, les consignes orales si.

« Mais je ne vais pas changer ma garde-robe parce qu’elle ne plaît pas au chef d’établissement », s’indigne une élève de terminale en pull blanc à mailles. Les garçons se font plus discrets : quelques témoignages rapportent des bermudas proscrits. « Dans le monde d’aujourd’hui, ce genre de tenue est courant. On s’en fout un peu, on continuera de faire comme on veut », philosophe Damien. Comme ils veulent, c’est par exemple éviter les shorts à fleurs « qui font un peu touriste », les slips qui dépassent du pantalon, « pas très décents »… « Que le chef d’établissement soit vigilant à ce qu’il n’y ait pas d’indécence, pourquoi pas? Mais là, on a créé des différences entre les sexes, s’indigne une mère de famille. Ça stigmatise le garçon comme un potentiel voyeur quand on demande aux filles de cacher leurs jambes. » Avec d’autres, elle prévoit de participer aux réunions des associations de parents d’élèves — la prochaine a lieu samedi — pour se faire entendre et réclamer plus de clarté. « Nous n’avons pas d’écrit. Une rencontre doit avoir lieu et, si rien n’est stipulé dans le règlement intérieur, ces consignes orales ne pourront pas perdurer », estime Dominique Mathonnet,
de la Peep du lycée Branly.

Le syndicat des chefs d’établissement (SNPDEN) rappelle que les termes de « tenue décente » sont laissés à l’appréciation du chef d’établissement. « En revanche, interdire un vêtement en particulier pourrait être attaquable au tribunal administratif pour atteinte à la liberté individuelle », précise Jérôme Le Guillou, du syndicat, sans faire de commentaire sur cette affaire en particulier.


http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/fini-les-jupes-et-les-debardeurs-au-lycee-12-09-2012-2161182.php

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